5SA + 6.

Tu constateras qu’on a gagné trois jours rapport au calcul savant du Caméléon, qui, après deux longues heures d’attente (dont une en compagnie de la Famille Groseille, trois gosses – présents et insupportables – la mère édentée et enceinte du quatrième, le père con comme un balai, qui à un moment donné a jeté un oeil circulaire sur le ventre de Madame Pimpin et celui de patiente N°3 en s’indignant « mais je pensais qu’il n’y aurait que des femmes enceintes, s’ils prennent tout le monde c’est pas étonnant qu’on doive poireauter aussi longtemps, pfffff ». Heureusement toi tu n’as pas l’odeur qui va avec le pfffff. Et tu ne vois pas le regard noir et méprisant que lui a jeté Madame Pimpin qui à ce moment précis se demandait où elle en était avec le fait d’être enceinte ou pas.)

Donc au bout de deux heures, le Caméléon a enfin appelé les Pimpin. Il leur a serré la pince façon winner, avec un grand sourire, et les a félicités d’entrée de jeu « alors bravo ça y est, vous avez fait un enfant ! ». Bon. A cet instant Madame Pimpin aurait bien aimé courir vers la salle d’écho, baisser son falzar de suite et s’auto-insérer la sonde avant de répondre. Mais ça n’aurait pas été très poli, elle s’est donc assise en souriant et a répondu « ouh la la, on espère on espère ».

Le Caméléon a ensuite déballé le dossier en demandant à Madame Pimpin si elle avait fait une pds (euh maaais comment sait-il que ça a marché s’il n’a pas vu les résultats de pds ?). Il extirpe le papier et quand Madame Pimpin lui dit qu’ils n’ont même pas voulu regarder le taux, se moque gentiment, regarde, et lui dit que pourtant il n’avait vraiment rien d’inquétant : à 4SA+ 6 on dépassait les 2500, bordal c’est quoi ce taux de ouf ?! Le Caméléon n’en paraît pas perturbé et propose à Madame Pimpin de passer à côté. Youpie. Les 2500 lui donnent la force de franchir les quelques pas qui l’en séparent.

Le Caméléon prépare le matériel, fait tomber son flacon de lubrifiant pour écho-endo (serait-il un peu ému ?) et c’est parti. D’entrée de jeu Madame Pimpin voit la forme de patate. Ce n’est pas une GEU. Ses talents d’échographiste s’arrêtent là, elle s’en remet complètement au Caméléon qui s’écrie au même moment « futur papa, vous pouvez venir ! ».

La visite guidée commence.

« C’est une grossesse intra-utérine, une grossesse embryonnaire, vous le voyez là il mesure… 2,7mm. Comme je vous disais, il est encore trop tôt pour déceler une activité cardiaque… Attendez…. Et non, il y a bien une activité cardiaque, regardez le point clignoter au dessus de la flèche verte… Il est parfalt ce petit… Bon et bien voilà, tout va bien, c’est une grossesse évolutive. »

Alors comme ça, les Pimpin étaient en train de vivre, pour la première fois de leur vie, une échographie qui se passe bien. Ils étaient en train de voir, pour la première fois de leur vie, cette Vie, qu’ils attendent depuis si longtemps… Ce beau miracle, qu’ils n’ont pas eu le droit ou la chance de voir les deux fois précédentes. A ce moment là ils ont échangé un regard tous les deux, par dessus la tête du Caméléon, et Madame Pimpin a senti ses yeux se remplir de larmes.

Le Caméléon a ensuite procédé à quelques vérifications qui ont permis de constater la présence d’un kyste de 27mm sur l’ovaire gauche, a priori sans gravité, Kyste que par ailleurs elle ne sent absolument pas.

De retour au bureau, le Caméléon a refait les ordonnances et demandé spontanément aux Pimpin s’ils désiraient programmer des « points de contrôle intermédiaires » avant l’écho officielle calée aux alentours du 24 mars… Euh comment te dire… La suite ce sera donc un prochain rendez-vous vers le 22 février, et un autre vers le 12 mars. Comme Madame Pimpin n’a plus de rétroviseurs rapport à ses rêves générés par le Reiki, elle n’est pas en mesure de flipper à cause de la concordance de ces dates avec d’autres évènements.

Alors il semblerait que le 3 janvier Madame Pimpin ait bien fait de se lancer dans cette stim clandestine. Il semblerait qu’une petite vie en forme de Patate ait décidé de s’installer. Cette Petite Patate imprimée en gros et en A4 par le Caméléon, il va maintenant falloir qu’elle continue de grandir, de palpiter et d’aller bien, qu’elle s’accroche… Ils le savent bien les Pimpin que la partie n’est pas gagnée. Mais ça ne les empêche pas de déjà donner beaucoup d’amour à cette petite vie, de croire en elle et d’espérer de tout leur coeur qu’elle soit là au prochain rendez-vous.

 

 

Freaky Friday.

Aujourd’hui 19dpo et hier donc, 18. Tu peux me croire hier, la journée ne partait pas pour être merveilleuse.

Il y avait déjà ce putain de SPM qui tiraillait le ventre de Madame Pimpin, et des sensations de coulées d’utro qui la précipitaient régulièrement aux WC de la Grande Boîte pour faire des points réguliers sur la situation.

Il y a eu une présentation importante le matin, pendant laquelle Madame Pimpin n’avait pas du tout la tête à ce qu’elle racontait au point à un moment donné de ne plus suivre le fil de ses propres propos (ça va que c’était vendredi, les Gougniafiers étaient fatigués et n’ont pas semblé remarquer le blanc qui a suivi, le temps qu’elle reprenne ses esprits).

Au déjeuner, ambiance de marde rapport à Madame Poulette (cf N. dans l’article « ironie« ) plombe l’ambiance et ne décoince pas un mot rapport à ses perpétuels bads injustifiés (foirage d’IAC1 ? Nan mais attends c’est rien par rapport au fait qu’elle, la pauvre, son mec ne s’est pas mis à pleurer de compassion quand elle lui a annoncé que la Grande Boîte allait étendre le périmètre de son service, alors ta gueule). Elle n’est pas au courant pour IAC2, mais qu’elle le sache ne changerait rien, il n’y a qu’elle qui compte. Heureusement il y a aussi un autre chouette collègue avec qui Madame Pimpin peut échanger deux ou trois calembours le long du repas (c’est chouette les garçons, c’est jamais ouin-ouin), utilisons comme toujours l’humour pour exorciser l’angoisse. Madame Poulette ne sourit même pas mais je peux te dire un truc, Madame Pimpin s’en tamponne le coquillard de ses états d’âme.

En sortant de la cantine, elle tombe sur LE Jean-Claude Convenant de la Grande Boîte. Quand il lui demande si elle se plait à Village Sur Mer, elle sent venir l’embrouille. Ça ne rate pas : « Bah et alors Madame Pimpin t’attends quoi pour te reproduire ?« . Le Chouette Collègue baisse la tête, Madame Poulette SOURIT presque. (connasse va). Madame Pimpin le revoie dans ses buts en lui demandant « et toi t’arrêtes quand, parce que vu ton âge………. » (il a cinquante piges et vient d’avoir un bébé avec une seconde épouse, tandis qu’il a largué il y a peu la première épouse et les deux gosses qui allaient avec), mais la réflexion de marde l’atteint comme une flèche en ce jour de pré-J1, et le comportement de Madame Poulette la laisse également plutôt perplexe.

Retour au bureau, nouvelle réunion téléphonique, ça se passe très mal. Madame Pimpin est obligée de passer un savon à un Gougniafier et une Gougniafière et elle déteste ça, passer des savons. Pendant la conversation elle sent son J1, autant te dire que pour le coup… le savon glisse tout seul entre ses mains.

16h39 un dernier pipi au bureau. Pas de J1. Décision prise de tester asap en arrivant à la maison, au risque de ne pas croire au négatif (oui mais c’est pas le pipi du matin alors peut-être il dit négatif mais il faudra refaire demain) (on en est toutes capables, de celle-là).

17h00 sortie du bureau, qu’est ce qu’ils ont tous à me retarder et vouloir absolument me souhaiter un bon week end, mais cassez vous là, bordel.

17h34 arrivée à la maison. Monsieur Pimpin n’est pas là.

17h36 le gobelet, le tg et Madame Pimpin sont dans les WC. Le TG tombe dans le pot, qu’est ce qu’il reste ?

UN FUCKING SABLIER QUI CLIGNOTE.

Ca n’en finit pas.

Bordel il clignote mais il affiche enceinte ? Chuis enceinte ? (crise cardiaque #1)

Ah non (crise cardiaque #2) chuis pas enceinte, c’est parce qu’il doit commencer par afficher le mot commun quel que soit le résultat (pas enceinte / enceinte 1-2 / enceinte 2-3 / enceinte 3+) (c’est la première fois que Madame Pimpin offre un TG décent à son pipi, elle n’est pas habituée).

Oh putain. Ca y est il s’est calmé. Enceinte 2-3 (crise cardiaque #3). C’est positif et c’est en ligne avec la datation alors que c’est un pipi du soir. Ouf.

Yeux humides, de joie. Vraiment, les premières minutes, seulement de la joie. Après deux fausses couches Madame Pimpin ne pensait jamais pouvoir ressentir seulement de la joie en faisant virer un TG.

Coup de fil à Monsieur Pimpin, pour savoir l’heure à laquelle il envisage de rentrer. 18h30, ça va. Madame Pimpin se force à parler d’une voix neutre. Elle a décidé qu’elle annoncerait la nouvelle dignement à son mari, dignement et joliment. Parce que même pour G1, c’était déjà la panique. Ils avaient regardé le test virer ensemble, contemplant à deux les gouttelettes de pipi les yeux dans le vague pendant de longues secondes. Puis Monsieur Pimpin, content de voir le test virer, avait regardé sa femme paniquée avec un grand sourire. Et je te dis pas comme il s’était fait engueuler en mode ouais ben ne nous réjouissons pas trop vite (visionnaire la mère Pimpin ? en tous cas sur le coup, aigrie par la peur, oui). Et pour G2, si tu ne t’en souviens pas je te laisse regarder les articles de fin février 2013, moi je n’y retourne pas.

Pendant la demi-heure précédent l’arrivée de son époux, Madame Pimpin a joué le même morceau sur son piano en boucle, ce morceau qu’elle aime tant. Elle ne pouvait s’occuper à rien d’autre. Seule cette activité mécanique et automatique lui permettait de rester en contrôle. Et à mesure qu’elle jouait, des frissons lui parcouraient les bras puis le dos. Elle a respiré très très fort et s’est dit qu’il fallait avoir confiance, que perdre confiance ne changerait en aucun cas les choses en bien. Que c’est une jolie nouvelle, et même si ce n’est pas la première fois, c’est tout de même une fois unique, à chaque fois, et quoi qu’il arrive. Elle s’est rappelé les fois où n’étant pas enceinte, elle regardait les photos d’elle prises au cours des si rares instants heureux où elle portait la vie. Elle s’est souvenue de l’envie ressentie en regardant ces photos. Et elle s’est dit qu’aujourd’hui, même si peut-être pas demain, elle pouvait être à la fois celle qui vit et à la fois celle qui regarde. Qu’il fallait savourer et faire, de chaque minute passée dans cette grossesse et qu’importe le temps qu’elle durera, une minute de conscience et de contentement. Pour celle qu’elle sera plus tard, pour celle qu’elle a été avant, parce qu’on n’a pas le droit de gâcher ça.

Alors quand Monsieur Pimpin est entré, elle a laissé la mélodie en suspens et s’est levée du tabouret de son piano. Le TG caché derrière son dos, elle a embrassé son mari et lui a dit qu’elle jouait pour son bébé parce qu’il allait être papa. Et elle lui a tendu le TG. Il ne s’y attendant pas parce qu’elle avait tu ses interrogations des derniers jours, parce qu’il pensait que la dead line ne serait que deux jours plus tard. Alors pour la première fois dans sa vie, il a eu cette jolie surprise, entendu ces jolis mots, ceux que prononcent les autres, les gens normaux. Et il a serré très fort sa femme dans ses bras.

Ils le savent bien les Pimpin que tout est incertain. Que dans ces mots il y a presque de la provocation envers DNLP. Qui d’autre, mieux qu’eux, peut savoir à quel point le fait qu’un TG vire ne garantit pas que le Monsieur sera papa… Mais rien ne peut le garantir… Alors il faut juste vivre au jour le jour et tirer de chaque moment ce qu’on peut y trouver de meilleur.

C’est aussi pour ça que Madame Pimpin a décidé de ne pas faire de prise de sang, enfin plutôt de ne pas se faire délivrer les résultats de la prise de sang faite tout à l’heure. Le résultat ira directement chez le Caméléon. En parallèle Madame Pimpin prendra rendez-vous avec lui pour d’ici deux ou trois semaines, pas avant qu’on soit supposé voir quelque chose à l’écho. Si d’ici là quelque chose va vraiment mal (saignements ou douleurs), ce n’est pas une pds qui sauvera la situation et il sera assez tôt d’aller aux urgences. Si le taux est inquiétant, le Caméléon l’appellera. Si d’ici là Madame Pimpin se met à baliser, elle prendra RDV avec le Maître Reiki. Si d’ici là tout se passe bien, eh bien, tant mieux, hein.

Alors voilà. Le follicule en patate, pour le moment, a fait le job. Étrangement, Madame Pimpin se sent très calme. Lucide et calme. Et c’est sûrement bien meilleur pour elle que d’aller se stresser la vie en faisait des courbes de BHCG comme l’année dernière. Seul l’avenir nous dira si la Patate est vraiment là et si elle décide de pousser, mais une chose est bien sûre : que quelqu’un s’approche prématurément de moi avec une seringue de MTX, et je le tue à mains nues, et avec mes dents, et je n’en laisserai rien.

Ce n’était qu’un brouillon.

Et ça devient IAC#1. Car il y aura IAC#2. C’est Claire la Pute (enfin sa consoeur low cost) qui l’a dit ce midi. 16dpo – J28, léger spotting hier soir, échec confirmé par la triste solitude de la ligne rose, la ligne de test, dans la petite fenêtre de plastique transparent. A 5mm du bonheur, Madame Pimpin se fait déposer comme un vieux pneu crevé sur le bord de la route.

« Dream your life » qu’il disait, le joli graffiti d’hier. Et non pas « Live your dream ». Toute la nuance était là. Les Pimpin n’auront que le droit de rêver. Que faire maintenant de tous ces jolis signes, que faire du petit rouge-gorge mignon fidèle au rendez-vous encore ce matin, que faire de ce chagrin… La réponse est facile, il suffit d’en faire une nouvelle boule d’énergie et de repartir aux charbons. Facile…

Facile aussi de se dire que tout ça c’est de la merde, que les bestioles dans l’eau de cologne ça fait des bébés pour les autres, que l’espoir c’est pour les autres, que la victoire c’est pour les autres, que le bonheur est hors d’atteinte. Mais on n’a pas le droit de dire ça, hein. Dire ça c’est pas bien.

Alors bien sûr, se foirer à la première IAC c’est d’un banal, d’un commun… Et puis, de quoi tu te plains Madame Pimpin, un TG- c’est quand même moins la merde qu’une autre fausse-couche. Bien sûr demain soir la mère Pimpin sera au rendez-vous pour festoyer, parée de sa jolie robe, de son sourire carnassier de pacotille, planquée derrière son humour et son acidité habituels. Bien sûr elle va jouer le jeu, rire de bon coeur, faire un voeu à minuit et y croire à son voeu malgré le pincement au coeur. Bien sûr il y a plus à plaindre, les gens seuls, les gens qui ont faim, les gens malades, les gens qui meurent. Et les cons. Oh oui plaignons les, les cons, les cons heureux de ne pas se savoir cons.

Ce matin Madame Pimpin a compté ses fioles de Ménopur. Quand J1 sera là, elle appellera le Caméléon et prendra RDV dès que possible. Et si jamais le RDV n’est possible qu’après J3, fuck it. A J3 elle se piquera. Ensuite on avisera.

Pour finir sur une dernière note joviale, merci à tous les nouveaux followers, qui osons le supposer ont followé ces derniers jours pour apprendre au plus vite la belle et réjouissante nouvelle, et ont fait exploser les stats de ce chouette blog. On n’avait pas vu ça depuis la disparition tragique de la Petite Chose. Merci et désolée, osons le supposer, vous êtes probablement déçus. La direction vous prie de bien vouloir excuser ce contretemps fâcheux et s’efforce de tout mettre en oeuvre pour vous servir du beau, du neuf, du sensationnel en 2014.

Et merci à toi surtout, toi qui depuis longtemps espère sincèrement avec moi, que ce soit en silence ou bien activement, et supporte mes jérémiades, mes sautes d’humeur, mes accès d’aigreur, et les rares instants de grâce au cours desquels je suis contente de mon sort.

On se débrouillera pour publier quelque chose d’ici demain parce qu’il n’est pas question de finir l’année sur cet article aussi pourri, pas question d’accorder ce petit plaisir à DNLP.

En vrac #17.

Le TG- qui ne faisait pas venir le J1.

Par dépit, ne voyant pas venir le J1 à J29 après des épisodes intermittents de spotting depuis J13 (ça ne s’améliore pas), Madame Pimpin a dégainé son tout dernier TG Simply Marde. Conformément à la logique implacable de la loose et des statistiques, une seule barre s’est affichée. Madame Pimpin n’est pas tellement déçue (au bout d’un moment, la déception ça devient has been), et ne s’attendait pas à autre chose (au bout d’un moment on s’habitue à la loose, c’est pas moi qui vais te l’apprendre). A la rigueur, elle s’inquiète juste un peu que ce TG de marde n’ait pas fait venir J1 dans la foulée (mais c’est pas comme si c’était le quatrième mois consécutif de festival du grand n’importe quoi dans l’utérus Pimpinesque). En revanche, un TG+, au delà de tout ce qu’il pouvait signifier, aurait grandement simplifié l’existence de Madame Pimpin pour les jours à venir. Ce qui nous conduit au point suivant.

Le retour de l’écureuil.

Comme tu sais, Madame Ecureuil a commencé ses « essais bébé » il y a 6 mois, est tombée enceinte il y a 5 mois, et a subi la dure épreuve d’une fausse-couche il y a 2 mois. Les dernières nouvelles à ce sujet se trouvent ici. Il se trouve que Madame Ecureuil est de passage à Village Sur Mer. Il se trouve que demain, les Ecureuil dînent chez les Pimpin, et que vendredi c’est soirée gonzes. Il se trouve que Madame Pimpin, en parallèle, a reçu le sms suivant de la part de son amie :

« Madame Pimpin, je sais qu’on se voit déjà jeudi et vendredi mais j’aimerais bien qu’on puisse se caler un moment toutes les deux avant mon départ ».

Madame Pimpin arpentera donc les rues du marché de Village Sur Mer dimanche matin en compagnie de son amie. En attendant, son cerveau surchauffe. Après la découverte du bébé des cousins, après l’annonce de la grossesse de Madame Chaton, Madame Pimpin a l’impression que le principe de ces vacances, c’est « 1 semaine, 1 annonce ». Elle s’attend donc à ne servir que du jus d’orange à Madame Ecureuil demain soir. Au lendemain d’un TG- ça pique, quand même. Alors c’est sûr que c’est une nouvelle réjouissante et que Madame Pimpin sera contente que son amie soit vite consolée de son malheur. Mais Madame Pimpin est une connasse et elle préfèrerait être consolée elle-même de sa propre loose. Après, peut-être que tout ça ne sont que des élucubrations à deux sous. Peut-être que Madame Ecureuil a besoin de parler de ce qui lui est arrivé, après tout peu de personnes le savent. Peut-être qu’elle veut parler de tout autre chose. Peut-être qu’elle a grillé le blog de cette commère de Madame Pimpin, et qu’elle a l’intention de l’engueuler pour avoir raconté son secret sur internet. On ne le saura que dimanche, sauf si le sixième sens de Madame Pimpin a encore tapé dans le mille, auquel cas le jus d’orange de demain soir risque de lui mettre le cerveau en marmelade et de la faire replonger dans le rosé. Alors voilà. Oui ce serait une bonne nouvelle, et oui le TG- de ce matin était prévisible. Mais on est une connasse ou on ne l’est pas, et Madame Pimpin a choisi son camp : tout ça lui donne la nausée pour de mauvaises raisons.

Man’s Man’s world.

James Brown disait que ce monde d’homme ne serait rien sans les femmes. Il n’a pas tort mais bon, l’inverse est vrai aussi. D’ailleurs aujourd’hui Madame Pimpin veut leur rendre hommage, aux hommes… Parce qu’elle leur doit une fière chandelle. Depuis longtemps, elle se trouve souvent plus à l’aise avec eux qu’avec les femmes. C’est pour cette raison que pendant les repas de famille, Madame Pimpin se retrouve bien souvent à siroter un petit verre de cognac en fumant avec les hommes de la famille, plutôt qu’à s’expédier un pisse-mémé en jouant au scrabble. C’est pour cette raison qu’elle a pris, très jeune, la décision de s’orienter vers un domaine professionnel très masculin parce que même si certains sont de vils gougniafiers, les crêpages de chignons entre collègues, c’est bien souvent le lot des gonzesses (d’ailleurs elle en a déjà fait les frais et on ne l’y reprendra plus).

Depuis qu’elle a découvert son infertilité, Madame Pimpin, en soirée, esquive de plus en plus souvent les autres femmes et préfère mille fois la compagnie des hommes. On ne parle pas de couches avec les hommes, ou alors très peu et c’est très drôle. On n’annonce pas des « essais bébés », parmi les hommes, et on ne scrute pas le verre de son voisin pour savoir s’il s’est fait féconder le boule. Les hommes parlent de leur boulot et pas de leurs congés mat’, de leurs bagnoles et pas de poussettes, et de plus en plus, Madame Pimpin trouve refuge auprès d’eux. Ne sois pas fâchée, copine qui lit ce blog. Je suis sûre qu’à toi aussi il est déjà arrivé que tu quittes une conversation trop portée sur les utérus des unes et des autres pour aller t’assurer que les hommes s’en sortent autour du barbecue. Mais toi l’homme qui ne lis sûrement pas ces pages, Madame Pimpin te remercie d’être là dans sa vie, de tout son coeur. Tu lui es essentiel, comme une petite bouffée d’air frais dans un monde de patchouli.

 

La femme à ressort.

Tu connais cette chanson de La Femme, « La femme à ressort » ? L’autre jour Madame Pimpin l’écoutait, sans prêter attention aux paroles (probablement écrites sous acide, alors bon, on va s’épargner l’analyse de texte). Mais le simple titre posé sur la mélodie lui a beaucoup rappelé quelqu’un.

Up. On commence les essais, on est confiants pour le bébé.

Down. Les mois passent, on se lasse, c’est le moral qui se casse.

Up. Le TG a viré, le cauchemar est terminé.

Down. Un putain de vendredi, notre espoir est fini.

Up. On y est parvenus, dans quelques mois ce sera vite vu.

Down. Les mois passent, on se lasse, c’est le moral qui se casse.

Up. PMA, viens par là, le bébé passera par toi.

Down. Premier round terminé, toujours pas de bébé.

Up. Examens, tout va bien, on espère, pour demain.

Down. Les mois passent, on se lasse, c’est le moral qui se casse.

Up. Le TG a viré, le cauchemar est terminé.

Down. Un putain de vendredi, notre espoir est fini.

Up. On y est parvenus, dans quelques mois ce sera vite vu.

Down. Les mois passent, on se lasse, c’est le moral qui se casse.

Up. PMA, viens par là, le bébé passera par toi.

Down. On est trop fatigués, on n’y arrivera jamais.

Up. Profitons du bon temps, on a pas toujours vingt ans trente ans.

Down. DPO, TG zéro, on se noie dans un verre d’eau.

Up. Le ressort continue tout espoir n’est pas perdu.

Down. Le mouvement se répète, c’est le bordel dans ma tête.

Up. Le ressort continue tout espoir n’est pas perdu.

Down. Le ressort est cassé, ça ne marchera jamais. Up. Le ressort continue tout espoir n’est pas perdu.

Down. Le ressort est cassé, quand va-t il s’arrêter, le ressort est foutu, va-t on l’avoir dans le c*l ?

(Rho ça va c’est pour la rime.)

Ca va bien, ça va pas fort, je suis la femme à ressort.

(Faut le lire en rythme, sur la musique (des fois que tu aurais pas bien deviné))

Test sondage (prétexte pour te pomper l’air avec mes DPO et mon J1 – again)

Pour s’entraîner à faire des sondages, Madame Pimpin a choisi le thème « mongolisation », illustré superbement dans le cadre de ce cycle capricieux qui lui fond les neurones à petit feu.

Récapitulons tout ça.

J20 : rien de rien*.

J21 : petit filet de sang au beau milieu de sa glaire d’ovulation.

J22 : spotting marron-beige le matin.

J23 : rien de rien*.

J24 : spotting marron beige + filet de sang.

J25 : rien de rien*.

J26 : rien de rien*.

J27 : rien de rien*.

J28 : spotting le soir + filet de sang.

J29 : rien de rien pendant la journée. Poney le soir, pertes rosées dans la soirée.

J30 : rien de rien*.

* rien de rien : que du transparent – blanc, avec examen « à la source », et col fermé. Au final Madame Pimpin se demande si ce ne sont pas ces examens débiles « à la source » qui lui ont abîmé son col et le font saigner, ou je ne sais quoi.

Voilà le nuancier de ce cycle, je sais, c’est pas classe de partager ce genre de détails mais comme précisé plus haut les neurones de Madame Pimpin fondent à vue d’oeil. Et puis bon, même si on n’est qu’à C4 elle s’est donné du mal Madame Pimpin pour ce putain de cycle : ostéo à C3, hypnose à C4, avec auto-hypnose TOUS LES SOIRS, zéro clope et zéro alcool en phase folliculaire, Poney à J11 J13 J15 et J17… C’est dur de se convaincre soi-même de ne pas y croire.

Madame Pimpin a tout de même arrêté de pratiquer des examens « à la source », elle ne veut pas risquer de s’auto-infliger une infection pas cool avec ses conneries.

Madame Pimpin pourrait tester et se débarrasser de sa mongolisation. A J30 – 16dpo présumés, avec un FDC blanc de blanc, elle aurait probablement fait péter le TG et se serait mangé son mur dans la face, ça l’aurait calmée une bonne fois pour toute et elle serait repartie au charbon pour C5.

Mais cette semaine, elle passe les examens de sélection pour la Chouette Ecole. Elle ne veut pas arriver aux entretiens avec une mine déterrée de meuf qui vient de se manger un TG-. Et en cas de TG+ (auquel Monsieur Pimpin, dépourvu d’hormones et donc en possession de toute sa raison, ne croit absolument pas), il serait juste impossible de garder sa concentration pour les épreuves écrites (4h pour la plus longue : NO WAY).

Elle envisage donc d’attendre patiemment que son J1 se décide à débouler pour de bon, et arrêter de la faire mongoliser (ou bien de se barrer pour de bon, ce qu’elle continue de juger possible puisqu’elle n’a plus de neurones donc plus de jugement). Si jamais au grand jamais le J1 n’est pas arrivé mercredi soir, jour de la fin des épreuves, on avisera. Ou alors, si J1 n’est pas arrivé au moment de recevoir le verdict de la Chouette Ecole, on avisera. Les probabilités d’admission sont plus élevées que les probabilités de J1, une bonne nouvelle pourrait en compenser une mauvaise. Oui mais alors si les 2 sont mauvaises, quid de la corde que Madame Pimpin va mettre de côté à cet effet…. On ne sait pas. En tous cas, si savoir maintenant que c’est foutu permettrait de clore le chapitre, savoir maintenant si c’est pas foutu mettrait un sacré foutoir et ne servirait pas à grand chose, à part arrêter de fumer et de prendre l’apéro… se mettre à l’utrocrado ? No way. Never again l’utrocrado, sauf ordonnance expresse ou démonstration que Madame Pimpin est défficiente de la progestérone. On voit bien à quel point ça a sauvé la vie de Madame Pimpin pour FC2 : la Petite Chose est partie encore plus vite que pour FC1. Merci bien.

Comme Madame Pimpin n’a plus de neurones, elle s’est dit qu’elle pourrait peut-être solliciter ton avis. On est dimanche, il fait très chaud, si toi aussi tu attends quelques heures pour sortir de peur de mourir foudroyée par la canicule (ouais, même à Village Sur Mer il fait un temps de ouf), peut-être tu pourrais cocher une case.

Madame Pimpin et la médecine douce: l’acupuncture.

Madame Pimpin n’est pas très douce. Du moins ce n’est pas le premier mot qui vient à l’esprit quand on la voit défoncer un mur à coups de masse. Ou quand on la voit dire à un sous-traitant qu’il a fait de la merde. Ou quand on la voit s’enfiler une double vodka. La liste d’exemples est longue comme le bras, bref Madame Pimpin n’est pas une illustration de douceur. Même si tout ça dissimule un petit cœur sensible en guimauve, elle s’arrange généralement pour qu’on ne s’en rende pas compte. C’est peut-être parce que Madame Pimpin n’est pas très douce que la médecine douce ne veut pas d’elle. Rappelle-toi l’Ostéo. Expérience mitigée (qui peu de temps après a conduit au non-J1 de la fausse-couche N°2, ne soyons pas totalement négatif). C’était quand même super décevant, niveau compréhension et écoute, par rapport à d’autres récits sur le thème ostéo VS infertilité. Il faudra aussi qu’elle te raconte plus en détail son expérience chez l’hypnothérapeute, tu verras c’est passionnant.

Mais Madame Pimpin ne se laisse pas démonter comme ça, elle n’est peut-être pas douce, en revanche la nature l’a dotée d’une ténacité ridiculement… persistante. Et quand il y a maintenant 6 semaines, son premier J1 post-fc est arrivé, elle s’est sentie complètement abandonnée par la médecine, ayant juré de ne point revoir ce brave Docteur Colley avant septembre. Il lui a fallu chercher un substitut. Oui Madame Pimpin se demande si elle n’est pas médecinholic. Tordue comme elle est, il a bien fallu qu’elle détourne le problème, pour éviter justement de trop se demander « mais QUEL est le problème ». Elle n’est pas allée voir un gynéco, un généraliste, ou un psy (même si cette dernière option lui tendait les bras avec amour). Elle est allée voir un acupuncteur. Prétexte : arrêter de fumer. Ben voyons.

Cabinet super vieillot, dans un quartier un peu cassos, mais bon. Acupuncteur recommandé par quelqu’un du boulot qui semble plutôt fiable. Les toutes petites pièces de consultation sont éclairées au néon, pas tellement décorées, il y fait très chaud et c’est agréable mais c’est vraiment la seule chose qui inspire le bien être. Les murs sont épais comme du papier à cigarette ce qui n’appelle pas forcément à la confidence, le bureau est installé dans l’entrée, et la déco de la salle d’attente est…comment dire… disons qu’il aurait mieux valu qu’elle soit inexistante. Bref, on ne vient pas ici pour boire un thé et respirer de l’encens, mais si le résultat est efficace : qu’importe. Madame Pimpin se dit : au moins, pas de poudre aux yeux.

Dès la première séance, Madame Pimpin explique au médecin qu’elle voudrait arrêter de fumer définitivement, puisqu’elle a remarqué que les moments où une petite graine réussit à s’accrocher coïncident avec les moments où elle ne fume pas pendant quelques mois. Elle lui explique aussi que chacune des 2 fausses couches a empiré sa consommation de tabac. Paf, moyen détourné pour expliquer qu’elle souffre de son infertilité et de ces 2 fausses couches. L’acupuncteur, que nous appellerons ici Docteur Zinzin, ne relève pas spécialement les informations. Ni l’histoire du tabac, ni celle de l’infertilité. Il se contente de planter des aiguilles dans les pieds, les poignets et le sternum de Madame Pimpin, puis la laisse mijoter dans le noir un petit moment. Et là, black out. Madame Pimin s’empaffe sur la table, elle est bien, au chaud, elle sent vraiment qu’elle se détend. Deuxième et troisième séances, pas plus d’explications, aiguilles aux mêmes endroits, détente totale. Ces deux premières semaines d’acupuncture, Madame Pimpin se sent bien, plus vivante, plus reposée. Il fait un temps magnifique, c’est le premier cycle qui compte pour de vrai, elle se sent pleine d’espoir. Elle fait la promo du Docteur Zinzin, et lui adresse sa copine Madame Poulette qui elle aussi a bien besoin de se détendre.

A la fin de la troisième séance, Madame Pimpin demande tout de même des explications sur le travail du Docteur Zinzin. Il lui explique que le tabac n’est pas la cause de ses problèmes, qu’il travaille plutôt sur l’équilibre des énergies, et notamment sur trois points : la réserve d’énergie (c’est vrai que Madame Pimpin s’est sentie un peu à plat ces derniers temps), l’hypersensibilité (c’est vrai que Madame Pimpin chouine pour un rien en ce moment et prend tout à cœur), et la cogitation en mode repeat (c’est vrai que malgré sa décision d’arrêter de se prendre la tête, Madame Pimpin dans le fond n’a pas vraiment réussi à mettre le holà à ses perpétuelles élucubrations et interrogations). Pour lui la clé est là, Madame Pimpin « y pense trop ». Nous y voilà. Il a bien fait, le Docteur Zinzin, de garder le silence sur ses sujets d’amélioration. Il lui aurait dit « Madame Pimpin tu y penses trop et c’est là ton problème » de but en blanc dès la première séance, elle ne serait peut-être pas revenue. L’effet positif, c’est que Madame Pimpin ne se sent plus obligée d’arrêter de fumer sinon tu meurs. Elle va y aller à son rythme, et de fait elle diminue un peu.

Elle poursuit donc l’expérience, ne serait-ce que pour cette détente obtenue lors des 3 premières séances. Le Docteur Zinzin commence à lui sembler vraiment weird. Lors de la quatrième séance, il lui plante des aiguilles dans les boobs comme ça sans prévenir. Le genre de truc qui ne te détend pas vraiment du boule. Puis il lui propose des séances de mésothérapie (injections de produits homéopathique) (c’est comme l’Ovitrelle sauf que ça se fait en plein de petites injections) pour l’aider à venir à bout de ses petits bourrelets, installés surtout depuis le début du traitement hormonal en septembre. Madame Pimpin se sent un peu prise au dépourvu et surprise, elle a certes un peu pris mais quand elle s’en plaint, les gens haussent les sourcils genre ma pauvre fille arrête ton cirque. Ceci étant, c’est vrai que ça l’ennuie, ces petits bourrelets qui n’étaient pas là avant. Un petit tour sur le net et va pour la mésothérapie. Docteur Zinzin lui prévoit 4 séances à raison de 2 par semaine (VS 1 par semaine tel que recommandé sur le net).

Au fil des séances, le Docteur Zinzin est de plus en plus familier, il va jusqu’à tâter le gras de Madame Pimpin, fait des blagues douteuses toujours à moitié portées sous la ceinture, et plusieurs fois, au moment de planter les aiguilles dans les boobs de Madame Pimpin, il commente la couleur ou la matière de ses soutifs. Genre, on a gardé les vaches ensemble. Inutile de préciser que l’effet « détente » des premières séances s’en trouve annihilé sur le coup, et que Madame Pimpin commence à réfléchir au mode « extraction ». Puis l’ovulation de Madame Pimpin se pointe, et avec elle les dpo. Madame Pimpin demande au Docteur Zinzin si la mésothérapie ne peut pas avoir d’effet néfaste sur un éventuel début de grossesse (petite naïve, va). Et là, accroche toi bien copine.

–          Réponse du Docteur Zinzin : «ah, vous essayez d’avoir un petit ?»

–          Madame Pimpin : «euh… » (air interloqué)

–          (haussement de sourcils du Docteur Zinzin en mode gros LOL)

–          Madame Pimpin : «c’est-à-dire que je vous en ai parlé dès le début, les deux ans d’essais, les deux fausses couches, tout ça… Je suis un peu surprise par cette question.»

–          Docteur Zinzin : – «mouahahah, mais je vous fais marcher, bien sûr vous m’avez dit !»

–          Madame Pimpin : – « … » (haussement de sourcils agacé)

–          -Docteur Zinzin : – «mais peut-être que vous ne savez pas vous y prendre, aussi ! Mouahahah !»

–          Madame Pimpin : – «Pardon ?» (regard mitraillette, sourcils froncés, mâchoires serrées)

–          Docteur Zinzin : – «Ne vous inquiétez pas, la mésothérapie n’est pas contre indiqué en cas de grossesse, et elle peut même y contribuer grâce à son effet stimulant sur le système veineux.»

Nan mais sans déconner, quoi. Ne demande pas pourquoi Madame Pimpin persiste et reprend rendez-vous. Ça reste un mystère. Peut-être cette addiction au suivi médical. Elle n’en est pas très fière.

La semaine dernière, la dixième séance tombe à J33, en plein dans le moment où Madame Pimpin se croyait enceinte rapport à son retard de près d’une semaine. Elle précise d’entrée de jeu au Docteur Zinzin qu’elle est pressée (il a tendance à être super en retard), qu’elle doit sortir avant 19h pour avoir le temps de s’arrêter à la pharmacie acheter un TG parce que là ça suffit, halte au doute. Il lui propose une ordonnance pour une pds, et émet de lourds sous-entendus comme quoi il sentirait une présence, gnin gnin gnin (Docteur Zinzin en mode Clirblou, soit dit en passant ça n’a pas vraiment aidé dans le cadre du TG – une heure plus tard). Il disparait un moment, Madame Pimpin garde les yeux rivés sur sa montre (mmmh, quel agréable moment de détente). Il réapparaît 45 minutes plus tard, il est 18h50. Madame Pimpin lui dit d’une voix ferme que pour la mésothérapie on verra ça plus tard. Il lui répond non non non, et lui laisse deux aiguilles dans les boobs pour la tenir en otage le temps qu’il aille chercher sa seringue. Madame Pimpin est colère. Puis il revient, ôte les épingles et appuie sur le mamelon de Madame Pimpin comme ça pour le fun, en lui disant qu’il peut aussi planter des aiguilles « là ». Madame Pimpin est choquée et se sent… profanée. Elle n’est peut être pas douce mais elle est tout de même sacrément pudique et là ça commence à bien faire. Elle serre les dents pendant les injections, en se demandant mais bordel, qu’est ce que je fous là ?

S’en suit un TG – et une non-pds (pas la peine d’aller se faire humilier au labo une fois de plus avec un taux inférieur à 5ui, devant l’infirmière en cloque, en prime). S’en suit une fin de cycle complètement anarchique, avec spotting de marde par intermittence pendant des jours et des jours. Pour la première fois en 17 ans de menstruations. Puis un J1 très douloureux physiquement, des règles longues, abondantes, épuisantes. Sans jeter la pierre au Docteur Zinzin qui est peut-être un charlatan mais n’a peut-être pas de responsabilité dans le merdier de ce C2, c’est tout de même troublant. Madame Pimpin demande à Madame Poulette, pour vérifier, de lui préciser les endroits où il lui colle ses aiguilles. Bingo, c’est exactement pareil. Madame Poulette consultait pour des insomnies, Madame Pimpin pour arrêter de fumer, à la base. Ou être plus fertile, en option. Il est où le rapport ? Madame Pimpin n’a donc pas repris rendez-vous et n’ira plus jamais voir le Docteur Zinzin. Elle ne dit pas définitivement non à l’acupuncture, mais si l’envie lui prend de retenter, elle ira voir ailleurs et demandera un plan d’action clair et précis en préambule.

Maintenant il va falloir régler ce problème de médecinholisme. Ou aller voir un psy. Ou peut-être l’hypnothérapeute, qui malgré quelques phrases un brin agaçantes, a tout de même réussi dans un sens à faire quelque chose pour Madame Pimpin. On y reviendra prochainement.

Rigole, DNLP.

Rigole DNLP, c’est ça gausse toi, marre toi, réjouis toi.

Encore 10 euros dans la poche de cette pute de Claire de Clirblou, encore 10 euros en moins dans la poche de Madame Pimpin, encore un TG-. T’es contente ? T’es fière de ta prophétie de merde ?

Bah oui elle est naïve Madame Pimpin. Mais elle est bien contente de l’être encore, ça te montre que les baffes que tu lui assènes depuis le début, elle ne les sent même pas ça ne l’atteint pas, ça ne la change pas tant que ça, ça lui donne à chaque fois un peu plus la niaque. Et j’espère que tu comprends que tu n’en feras pas une personne aigrie, jamais.

Tu peux rire, te dire que c’est bien fait, que c’était stupide de croire que la roue pouvait tourner si vite. Tu peux rire mais tu n’as pas gagné. Et le J1, elle l’attendra le temps qu’il faut. Et son petit tout pareil, elle l’attendra jusqu’au bout. Et même si tu ne veux pas la laisser en faire un home made, elle ira le chercher au bout du monde s’il le faut.

Madame Pimpin was born to be a MAMAN, motherfucking bitch. Et ouais. Et c’est précisément ce qui va arriver. Une maman aimante, gentille, douce, une maman pas abîmée par ta perfidie.

3, 2, 1.

7h10 Ce matin. Madame Pimpin se réveille. Près d’elle, Monsieur Pimpin respire doucement dans l’obscurité, il dort bien. Ca lui fera du bien, il n’a presque pas dormi depuis mercredi.

7h24 C’est sûr Madame Pimpin n’a plus sommeil. Elle se tâte les boobs, qui depuis mercredi lui faisaient un peu mal. Mous et insensibles. Elle écoute son ventre, qui tirait depuis mercredi. Rien du tout. Madame Pimpin soupire et se dit que c’était trop beau. Elle n’a pas envie de se lever.

7h50 A force de remuer, Madame Pimpin a réveillé Monsieur Pimpin. Ils se lèvent. Gobelet, TG, pipi, quinze secondes, le coeur battant Madame Pimpin s’asseoit pour ne pas tomber dans les pommes et compte jusqu’à 10. La bandelette ne vire pas. C’est foutu, Madame Pimpin chiale dans les bras de Monsieur Pimpin qui lui dit d’attendre, que ça fait même pas une minute. Effectivement après une minute, le test se colore légèrement. Comme mercredi. Super pâle. Comme les joues de Madame Pimpin qui chiale toujours.

8h00 Monsieur Pimpin ordonne à Madame Pimpin de prendre une douche et de se préparer pour qu’il l’emmène au labo refaire une prise de sang. Madame Pimpin se lave en chialant.

8h45 Personne au labo ça va aller vite, cette fois l’infirmière, plus expérimentée et très gentille, n’explose pas la veine de Madame Pimpin. Madame Pimpin lui dit qu’elle est inquiète, l’infirmière demande si elle a saigné, et quand Madame Pimpin lui répond que non, elle lui adresse un sourire doux, plein de bonté et rassurant. Ca ne changera rien, mais c’est réconfortant. Les résultats devraient tomber en début d’après-midi.

9h00 Monsieur Pimpin récupère Madame Pimpin. Pendant ce temps là il est allé acheter un ClearBlue à 8 euros. Madame Pimpin chiale et dit qu’elle ne veut pas le faire, parce qu’elle veut voir le petit bonhomme qui sourit. Monsieur Pimpin lui dit qu’il n’y a pas de petit bonhomme sur ce test, juste un + ou un -. La pharmacienne a dit que ce ne serait pas pertinent de faire le test avec un pipi qui ne serait pas le premier du matin, manifestement Monsieur Pimpin, devenu gynéco/pharmacien/psy, s’en tamponne le coquillard.

9h15 Madame Pimpin a retrouvé un semblant d’appétit et trempe ses crêpes dans son chocolat chaud. Elle dit à Monsieur Pimpin qu’elle va faire le test.

9h20 Ca vire au + direct, la barre de test apparaît même avant la barre de contrôle sur le +. Madame Pimpin respire mais sait que ça ne veut pas dire grand chose. Juste que ses tests made in Hong Kong sont N.A.C.

10h00 Monsieur et Madame Pimpin regardent toujours fixement le TG clearblue s’occupent comme ils peuvent.

10h01

10h02

10h06

10h35 C’est long, ça va pas le faire. Madame Pimpin traîne son époux au centre commercial et lâche un demi bras chez H&M et une jambe chez séphora.

12h15 De retour à la maison, Madame Pimpin tente de se connecter sur la page de résultats du labo. Ils sont souvent en avance. Echec de la connexion, les résultats ne doivent pas être sortis. Monsieur Pimpin vérifie l’identifiant rentré par Madame Pimpin, il manque un chiffre. Gné. Nouvelle tentative. La page charge, les résultats sont prêts.

12h16’30 Madame Pimpin voudrait que la terre s’ouvre et qu’elle puisse y disparaître.

12h16’40  321.  C’est son nouveau taux. Madame Pimpin déglutit. Elle espérait 600.

12h20 reprise des cacluls. On dit que le taux doit doubler toutes les 48h. Or, il pourrait avoir jusqu’à trois jour pour doubler pour rester sur une évolution normale suivant certaines sources.

12h25 Madame Pimpin allume Ovuview. Avec une ovulation à J16 au lieu de J14 et une implantation à J18 (ce qui n’est pas impossible si on se base sur la glaire cervicale de ce moment là, mais qui remet en cause l’efficacité des TO made in Hong Kong), Madame Pimpin en serait à 16 jours au lieu de 20. Ce qui donnerait un taux de 150 à 13 jours, et 321 à 16 jours après l’implantation. Ca fout moins les jetons. Même si bordel, ça doit continuer de monter.

13h00 Ca tire à nouveau un peu dans le ventre, et Nichon Droit (le plus petit de la bande) à l’air de redevenir sensible. Madame Pimpin sait que les symptômes, si tôt, ça ne veut rien dire. Mais elle est un peu rassurée. Pas au point de respirer normalement et de se sentir tirée d’affaire. Elle a toujours un poids très lourd sur la poitrine. Elle sait que tout peut s’arrêter d’un coup. Elle n’a que ses petites boules de progestérone pour la protéger, la présence de Monsieur Pimpin pour la tranquilliser  et vous les copinautes au top, avec vos gentils mots, vos encouragements et vos histoires rassurantes.

Prochaine étape lundi après-midi, résultats de la troisième pds. Madame Pimpin ne travaille pas l’après-midi (rdv pour son oeil) et ça l’arrange bien. Autant te dire que la productivité lundi matin ne sera pas au top.

 

Britney Bitch respire toujours. (+ Edit)

On avait abandonné Britney Bitch dans sa flaque d’eau fin janvier, le maquillage défait et le chignon décrépit, laissée pour morte par les deux sorcières qui s’étaient acharnées sur elle. Mais quand elles ont tourné les talons, le souffle de Britney faisait toujours frémir la surface de l’eau, elle n’était pas morte. 

Tout au long de ce cycle de pause qui ne servait à rien, Britney Bitch s’est fait oublier. Elle répétait probablement ses chorés dans un coin, mais personne ne l’a croisée. 

Hier, la rumeur a commencé à enfler. La pleine lune était passée. Britney Bitch serait de retour, et elle aurait bien l’intention de prendre sa revanche. Ce matin, timidement, elle est entrée en scène. Surexposée à la lumière des projecteurs, à la merci de ses adversaires sans pitié, fragile et blessée. Mais elle respire toujours et tant qu’elle respirera elle portera un peu d’espoir.

Madame Pimpin a passé sa journée d’hier à inspecter sa culotte. Elle a du passer au moins vingt cinq fois aux toilettes. Rien. L’espoir a pointé le bout de son nez en fin d’après-midi. Madame Pimpin s’est battue contre lui tout le reste de la journée et toute la nuit. Hier soir, elle a expliqué à Monsieur Pimpin qu’elle ferait un test le lendemain.

Ce matin, J31/28 – 17DPO, pas de symptômes du tout, un seul oeil valide mais une deuxième barre sur le test. Très pâle et très discrète. Pâleur inquiétante car à 17DPO ça aurait dû être plus franc. Pâleur inquiétante car Madame Pimpin, étant en cycle de pause, n’a pas eu de progestérone pendant sa phase lutéale. PDS dans la foulée du test, très tôt ce matin (résultats ce soir), et visite au Docteur Colley en urgence pour l’ordonnance de duphaston, s’il n’est pas trop tard pour sauver ce TG+. Madame Pimpin n’annulera son RDV à la PMA que la semaine prochaine si le taux n’est pas nul et s’il évolue bien. Elle ne peut pas croire qu’elle aurait pu se faire féconder le boule entre ça et ça.

Madame Pimpin sent vibrer dans son coeur tout cet espoir, et toute cette joie qu’il pourrait devenir. Elle les voit les trois vagues,ce qu’il en resterait si… Mais pour le moment, la pâleur du test, l’absence de traitement et sa poisse habituelle lui font rejeter toute « bonne nouvelle ». Non, ce n’est pas encore une bonne nouvelle. C’est une indication  encourageante. Elle a eu trop mal la dernière fois, elle a vu d’autres souffrir tellement, elle ne veut pas se permettre de se réjouir déjà. C’est con hein. Passer un an à ne penser qu’à une seule chose : faire virer un TG. Et quand ça arrive, ne pas vouloir en tenir compte.

M’enfin on va pas se plaindre non plus hein, aujourd’hui Madame Pimpin aurait du se réveiller seule dans un hôtel miteux à Grande Ville et passer la journée à être à côté de la plaque parmi les gougniafiers, courir dans les transports avec sa valise pour mieux s’en vouloir à mort quand ça partira en couilles. Au lieu de ça elle a pissé dans un gobelet préparé par Monsieur Pimpin, fait deux TG qui ont viré tous les deux, pu faire sa pds dans la foulée (l’infirmière stagiaire devait être une pote de l’interne de lundi, elle a commencé par toucher un nerf en cherchant une veine au pli du coude : ça fait un mal de chien, puis elle a piqué Madame Pimpin à l’intérieur du poignet et lui a fait un bel oeuf. L’oeuf, c’est pas sur le poignet qu’il doit être hein ^^)  et verra son cher Docteur Colley à 14h aujourd’hui.  Fort à parier qu’elle te fasse une édit dans la journée pour te dire si cette pds se transforme en feu de paille.

Comme convenu, la suite :

On va pas y aller par quatre chemins, le taux de 152 est plutôt un taux de chiottes pour 17 dpo. Reste la probabilité d’une ovulation tardive (TO+ à J13, calculs basés sur une ovulation à J14, mais ça aurait aussi pu être ovulation à J15 voire J16, auquel cas le test de huhner était lui vraiment à chier) ou bien la probabilité d’une accroche plus tardive encore.

L’avis du Docteur Colley : « tu es enceinte donc tu annules le RDV PMA, au besoin je me débrouillerai pour que ça aille vite ensuite »; « le taux est effectivement un peu bas pour 17dpo mais on ne peut pas tirer de conclusion hâtive ». Voilà dans les grandes lignes. 

La suite du programme : PDS lundi 4 (putain c’est loin. Madame Pimpin refera un TG samedi pour voir si ça fonce un peu). Si le taux évolue normalement, écho le 12 mars. Trop LOL, c’était la date à laquelle était prévue l’écho des 12 SA qui n’a jamais eu lieu l’année dernière. En attendant : Progestan. Un petit nouveau dans la pharmacie de Madame Pimpin, dire qu’hier elle faisait des blagues à son sujet. 

Le moral : Madame Pimpin essaie de s’auto-anesthésier. Le discours du Docteur Colley n’était pas des plus optimistes, mais elle sait qu’il prend des gants pour ne pas lui donner de faux espoirs en cas de loose. Les jours à venir vont être décisifs et pas très funky mais il n’y a pas grand chose à faire à part attendre…