21DPO.

Trois jours après la fameuse découverte qu’elle ose à peine nommer, Madame Pimpin s’étonne toujours de l’absence de J1.

Elle n’a pas grand chose à raconter si ce n’est que J1 n’est pas là et c’est déjà bien. Ses seins lui font un peu mal, aussi, son utérus lui tiraille, et sans que l’on puisse parler de nausée elle sent quelque chose de différent dans son odorat et son estomac. Elle a beaucoup sommeil également, les yeux qui piquent et beaucoup d’appétit.

Madame Pimpin a du se ressaisir parce qu’elle se laissait aller à une très vilaine mauvaise humeur, hier et avant-hier, un vrai grizzly. Sans pour autant dire qu’elle soit d’humeur charmante, aujourd’hui c’est mieux. Ne pas oublier d’être contente.

A la Grande Boîte, le temps passe plus vite. Ceci dit il passe tout de même bien lentement. Demain elle donne à nouveau cours aux étudiants. La semaine dernière pendant le cours elle avait senti son utérus tirer, et avait pensé que J1 arrivait.

Madame Pimpin a terriblement envie de fumer, ça lui fait tout le temps ça quand elle est stressée. Là bien sûr, elle ne fume pas. C’est con, ça fait passer le temps, de fumer.

Ce matin, Madame Pimpin a téléphoné au secrétariat du Caméléon. Comme elle était cachée entre deux salles de réunion, elle n’a pas pu s’écrier « hiiiiii » de concert avec la secrétaire, et n’a même pas pu lui donner des indices montrant sa gratitude face à tant d’enthousiasme.

Au départ Madame Pimpin voulait attendre 6SA pour voir le Caméléon, ça tombait bien,  6SA c’était pile la fin de son stock d’utro.

Seulement à 6SA Madame Pimpin va enchaîner deux jours à Grande Ville (tranquilles, avec transits en taxi) et concert avec Petit Frère le soir (I AM, bordel, on peut pas rater ça depuis le temps qu’on attend). Alors la secrétaire a proposé 5SA+6 mais à 5SA+6 Monsieur Pimpin serait de garde et ne pourrait pas venir (même pas en rêve j’y vais seule).

Alors ce sera samedi, ce samedi vouivouivoui (Madame Pimpin n’est pas sûre d’être prête m’enfin faudra bien y aller) à 5SA+3 si d’ici là tout va bien. Et si tout va effectivement bien, elle espère avoir droit à une autre écho un peu plus tard parce que là à 5SA+3 il y a peu de chance qu’on voit grand chose et ça promet d’être super anxiogène. Madame Pimpin sait qu’il est ridicule de compter en SA quand on n’en est même pas à 5 mais ça donne l’impression d’avancer.

Bon. Ecrire tout ça était supposé permettre de verbaliser et moins stresser. En fin de compte pas tellement. Va peut-être rappeler le Reiki sous peu.

Mais s’il y a bien une chose qu’elle ne regrette pas, c’est d’avoir refusé de mongoliser sur le taux. Un souci en moins.

Sur cet article inutile qui lui fait se sentir un peu concon, elle va se coucher (c’est à dire que sinon elle risque de se lancer dans un compte-rendu de vaniuche, et soyons honnêtes, personne n’en a envie).

Ironie.

17dpo. On est à trois heures de l’échec d’IAC1. La tension est à son comble. Et l’ironie est incroyable aujourd’hui.

Ironie de la vie qui décide que U. se fait plaquer après deux ans, comme un chien, alors qu’elle est un adorable petit bout de femme respirant la tolérance. U. n’a pas desserré les dents. Elle est restée belle et digne. Ironie de cette même vie qui rend au même moment N. odieuse avec son homme, et le reste de son entourage au passage, N. qui s’invente de faux problèmes, qui impose à tous ses amis de s’improviser psy exclusifs et disponibles H24.

Ironie de la vie qui veut que si ce soir Monsieur Pimpin était chafouin, c’est parce que B. lui a annoncé qu’il allait être papa. B. et R. se connaissent depuis moins d’un an. R. est stérile ou presque. Le bébé n’était pas à l’ordre du jour, mais quand ce serait le cas ce serait case PMA directe. B. et R. qui viennent d’emménager à Village sur Mer (chouette des amis zéro risque, qu’ils s’étaient dit), et qui il y a deux semaines ont demandé aux Pimpin le numéro de leur médecin traitant. C’était pour ça (quand Madame Pimpin ira mieux on reviendra sur cette histoire, elle a du bitchage en stock). Au même moment dans la chaumière, Madame Pimpin a mal. Son ventre annonce l’imminence d’un nouvel échec. Elle qui n’a soi disant aucun problème, qui devait se retrouver enceinte facilement une fois le petit coup de mou du spermo compensé par l’eau de cologne.

PUTAIN LA CIGOGNE, TU T’ES TROMPE DE MAISON, T’AS FUME OU BIEN ?

17dpo et Madame Pimpin est tétanisée. Elle n’a pas la force de tester pour en finir et d’affronter ensuite la dernière journée de la semaine. Disparue la force, disparu le courage.

Hand Ball.

De toute sa vie, Madame Pimpin a rarement vécu d’expérience plus traumatisante que de séjourner dans une cage de Hand Ball. Si tu es un peu maladroite comme elle, et de surcroit pas très vive, tu dois bien comprendre cette sensation d’être plantée là, à la merci de la grosse patate que tu vas irrémédiablement te manger dans la face, que même l’esquiver t’es trop nulle pour y arriver, et que tu voudrais courir pour y échapper sauf qu’il y a toute la 4eme C en face de toi et que tu as un minimum de standing à assurer.

Bon. Eh bien les trois premiers jours de cette semaine ressemblent un peu à ces chouettes moments passés à attendre de se manger une balle de Hand Ball en pleine face.

Il y a d’abord eu l’évaluation chefesque, exercice annuel. Ah on en a déjà parlé, du Chef Sympathique. Autant te dire que hier matin Madame Pimpin s’est pointée au boulot la mort dans l’âme. Mais pourtant, figure toi qu’elle a arrêté le but ! Evaluation passée haut la main, notation maximum. Et de un. Si quota il y a on est mal.

Et puis il y a eu hier après-midi. Une classe de 20 djeuns endormis à qui il a fallu faire cours pendant 4 heures (______________________) (minute de silence en l’honneur de Lucette qui gère haut la main ce genre d’exercice). Horreur, en arrivant, Madame Pimpin s’est rendue compte que le responsable pédagogique, peinant probablement à trouver des intervenants, lui avait un peu survendu ses pioupious : ils n’avaient, pour la plus grande partie, jamais entendu parler du sujet que Madame Pimpin venait leur présenter. C’était une première expérience du genre pour Madame Pimpin et c’était super paniquant d’autant que ces jours ci elle ne tolère que la présence de son mari et de son chat. Même aller acheter du pain, c’est hyper violent pour elle. Et pourtant figure toi qu’elle a arrêté le but ! Tremblante face aux élèves elle a réussi petit à petit à les intéresser, à leur faire intégrer son charabia, et au moment du cas pratique elle n’arrivait plus à les arrêter ! Et de deux. Si quota il y a, on est vraiment mal.

Ce matin, c’est avion à 6 heures du mat, direction Grande Ville, puis Frite Ville, puis Grande ville à nouveau demain. Ce matin, c’est 15dpo, le quota de balles arrêtées et probablement atteint, J1 peut débarquer à tout moment et venir exploser dans la face tremblotante de Madame Pimpin qui l’attend dans sa cage. Avec l’Utro, il n’y a pas de préavis, il arrive, point.

Alors elle a essayé de se blinder le moral. Elle a essayé de se dire que quoi qu’il arrive elle allait survivre. Mais ce n’était pas convainquant. Elle a donc fini par convoquer ses deux copines.

Cette fois, elles se taisent et ne se disputent pas. Cette fois elles ne supposent rien, elles sont juste là, à côté. Elles tiennent la main de Madame Pimpin et elles seront là au moment de l’impact. Lisbeth a sorti son short et ses hautes chaussettes de sport, elle a même enlevé ses piercings. Britney a sorti sa jupe plissée et ses socquettes de tennis. Madame Pimpin a peur mais elle sait qu’au moment de l’impact, Britney lui fera un gros bisou et lui donnera un cupcake à la violette. Elle tremble mais elle sent que quand ses os se briseront, Lisbeth posera sa main froide sur son épaule, lui murmurera de rester digne bordel, puis lui servira une grande rasade de vodka.

C’est cool quand même d’avoir de vrais amis pour faire du sport, non ?

PS : Aujourd’hui et demain Madame Pimpin sera busy busy. Excuse d’avance son laconisme quand elle viendra t’annoncer la défaite. Ce sera court et ce sera pas lol, mais plus que jamais elle aura besoin de ton épaule virtuelle pour pouvoir virtuellement chialer sa race, tandis qu’IRL elle devra garder la face devant les Gougniafiers réunis et quelques industriels malotrus.

My Little PMette Box.

**  Billet inspiré par un commentaire de Milie à propos de ça **

Ce billet est très sérieux et s’adresse aux créateurs des Little Box(es). Nous les Pmettes de France, de Navarre et d’ailleurs, on voudrait des trucs rien que pour nous. Alors si vous êtes bien mignons, et comme c’est un marché porteur rapport au fait que l’infertilité gagne du terrain, la pollution, le stress, le tabac, la malbouffe, tout ça, vous allez nous pondre une Little Pmette Box juste pour nous, d’accord copain ?

Alors dans notre Little PMette Box, tu vas nous mettre :

–          Des seringues et des aiguilles, des mouchoirs, des TG et des TO. Ca c’est pour la base.

–          Des vaniuches et du PQ blanc (ça c’est pour la surveillance spottesque).

–          Une Mooncup qui chantent « I’m Still Standing » d’Elton John, quand on les enlève (ça c’est pour le moral).

–          Du chocolat (pour assurer un moelleux minimum au niveau des zones de piqûre.)

–          Du vernis à ongle (ça passe le temps).

–          Du mascara waterproof (bah oui hein. On chiale pas mal nous).

–          Un chat (tu te démerdes pour la logistique).

–          Un agenda avec affichage des jours du cycle.

–          Des culottes numérotées en DPO (histoire de pas se dévisser la rétine pour rien à 3DPO).

–          Un thermomètre qui raconte des blagues.

–          De la vodka.

–          Des fringues mais pas n’importe quoi : chaussettes, jupes, robes, écharpes. Cherche pas à comprendre.

–          Un coffret DVD contenant l’intégrale des Chtis, « Là Haut », « Vipère au poing ».

–          La compil’ de la PMette*.

–          Un voiture neuve / un Ipad / un séjour pour deux aux Maldives / un gros solitaire en diamant… Surprends nous bordel.

Prix d’appel dans les 20 boules (je te rappelle qu’une partie d’entre nous se fait régulièrement essorer le compte en banque rapport à des FIV DO / DPI / examens pas remboursés / dépassements d’honoraires…).

Voilà ! On vous donne le concept, à vous de jouer Messieurs. Pour les adresses de livraison, voir avec Julys ;)

* Playlist de PMette (toutes les suggestions sont les bienvenues) :

« Dernière Danse » (Indila)

– « Déjeuner en Paix » (Jean-Louis Aubert)

– « Siempre me quedara » (Bebe)

– « Pas toi » (Jean-Jacques Glodman)

« Blizzard » (Fauve)

« J’veux un Enfant » (Brigittes)

« I’m still standing » (Elton John)

– « Don’t Worry Be Happy » (Bobby Mc Ferrin)

Reiki #4.

Jeudi c’était Reiki. Je te le dis tout de suite, il s’est passé un truc étrange pendant cette séance de Reiki.

  • La papote préalable.

Madame Pimpin ressitue l’avancement des choses et commence par un lapsus : on a fait une IAC le 13, IAC qui a fonctionné… Euh pardon, je veux dire l’acte médical a bien fonctionné on a pas eu encore le résultat. Bon ça a bien fonctionné mais c’était très douloureux blablabla… Sors tes rames Madame Pimpin…

Madame Pimpin raconte le rêve où elle délaissait son bébé pour mieux profiter du concert auquel el assistait. Le Maître Reiki lui demande son interprétation. Madame Pimpin y voit :

–          La peur d’être une mauvaise mère, cultivée par cette attente qui dure si longtemps et laisse le champ libre à bien des interrogations. Le Maître Reiki lui répond qu’il n’y a pas de mères parfaites, qu’il ne faut pas cristalliser sur cette notion de perfection. Que les enfants rois à qui l’on cède tout ne font pas de meilleures personnes, qu’il ne faut pas tout faire pour son enfant. Juste faire ce que l’on peut.

–          L’infertilité comme une punition, une sorte de purgatoire dans lequel l’Ordre des Choses la laisse végéter le temps que son vilain état d’esprit évolue assez pour mériter de devenir maman. Le Maître Reiki oriente un peu la conversation sur le pourquoi du mauvais état d’esprit. Madame Pimpin ne le dit pas mais elle repense au sentiment de culpabilité ressenti dernièrement à propos de l’avortement quand elle s’est sentie obligée de justifier des raisons pour lesquelles oui, elle aurait avorté si il lui était arrivé d’être enceinte à un moment où elle considérait qu’avoir un enfant n’était pas possible (putain mais j’imagine même pas le mal que ces inquisitions peuvent faire à celles qui ont vraiment du se retrouver dans ce cas. Et ça me refout en rogne. M’enfin on va pas relancer le débat ça suffit comme ça). Ensuite elle lui parle de celle qu’elle était au début des essais. Son refus de l’allaitement. Ses critiques concernant le congé parental. Ce sont les deux points sur lesquels elle a le plus changé, mais il y a des tas de petites choses dans le fond qui font que cette attente l’a transformée.

–          Le Maître Reiki lui demande ce qu’elle pense de cette attente. Naturellement et sincèrement, Madame Pimpin lui répond que cette attente l’aura probablement rendue meilleure. Par prudence au cas où DNLP l’écoute, elle rajoute que ça ne vaut que pour le cas où ça finirait par fonctionner bientôt, et pas dans des années, sans quoi elle finirait par s’aigrir. Mais oui, il faut bien admettre qu’elle en est convaincue. Jusqu’ici le temps n’a pas été son ennemi. Et encore moins l’ennemi du bébé qui viendra peut-être un jour.

  • Le pendule.

Le pendule est plutôt sage. Madame Pimpin s’ennuie un peu pendant que le pendule oscille au dessus de la représentation du corps humain. A un moment Madame Pimpin se concentre sur le pendule en lui demandant de tourner si elle est enceinte. Une fois ça marche. Deux fois ça marche. Troisième fois, il désobéit. Mouerf. Connard de pendule.

A la fin du pendule, le Maître Reiki demande à Madame Pimpin si elle se sent plus les pieds sur terre en ce moment. Elle prend un peu de temps et répond que dans un certain sens oui, surtout dans sa façon de vivre l’attente cette fois-ci. Moins de questions existentielles. Plus de confiance dans la technique et dans son corps. Plus de confiance en elle concernant sa réaction en cas d’échec. Une attente moins investie qui du coup passe plus vite. Dans les autres domaines aussi, l’impression de s’être débarrassée d’une partie des questions existentielles qui lui polluaient l’esprit. L’impression d’être là à sa place, faisant ce qu’elle peut, et s’en satisfaisant. Dans le boulot comme dans les relations aux autres. Il hoche la tête et lui dit qu’effectivement il la sent « plus connectée ».

  • La manip.

Encore cette fois, l’heure de manipulation passe à la vitesse de la lumière, un quart d’heure en temps ressenti. Aucune senstation physique cette fois. Pas de chaleur dans les yeux ni de tiraillement dans l’utérus.  Ses pensées se baladent, tantôt du côté de son utérus, qu’elle essaie d’encourager au cas où quelque chose soit en train de s’y passer. Elle pense à l’haptonomie qu’elle aimerait vraiment pouvoir pratiquer un jour. Puis elle se balade dans un décor magnifique, au beau milieu des créations de Yosuke Oono (http://www.loftwork.com/portfolios/oonoyusuke) découvertes grâce à Little Miss Shrimp. Le maître Reiki passe les mains sous sa tête.

Elle sent qu’elle plonge plus profondément dans cet espère de coma bizarre. Un étrange image lui apparaît d’abord. Elle commence par la chasser, surprise, car elle ne l’a pas convoquée, l’image s’est imposée, sortant de nulle part. Puis elle saisit une notion d’ouverture, et retient l’image un moment pour mieux la voir. (ouais je sais, on nage en plein délire mais je te jure que c’est vrai et pourtant je suis plutôt sceptique).

L’image représente une sorte de pictogramme lumineux et animé. C’est une sorte de portail noir, plongé dans le noir, qui ne se distingue que par ses contours derrière lesquels on distingue une lumière jaune. Très nettement, d’un mouvement lent mais bien franc, le portail s’ouvre vers le bas, laissant progressivement passer la lumière. Truc de ouf nan ?

  • Le débrief.

Le Maître Reiki demande ce que Madame Pimpin a ressenti. Elle lui parle du portail avec hésitation, l’impression d’être zinzin. Forcément il lui demande de l’interpréter. Forcément, comme une évidence et c’est parce qu’elle le souhaiterait de toutes ses forces, Madame Pimpin lui répond qu’elle y voit le signe que quelque chose s’est ouvert, débloqué en elle. Que peut-être les tiroirs sont à présent rangés. En disant ça, elle baisse les yeux. Peur de paraître comme la fille présomptueuse qui prend ses désirs pour des réalités. Le Maître Reiki lui répond pourtant que son interprétation va dans ce sens également. Madame Pimpin a presque les larmes aux yeux.

On recale une date au 27 février. Le Maître Reiki rappelle à Madame Pimpin que si l’IAC fonctionne, il en faudra quelques unes pour la suite (mouiiii à 50 boules la séance on va pas se quitter comm ça hein ce serait balot). Le problème qu’il semble craindre, ce n’est pas l’infertilité des Pimpin. C’est le risque d’une nouvelle fausse-couche. Gloups. Madame Pimpin elle le sait bien, que quand bien même un jour ce serait gagné, ce ne serait qu’une bataille et pas la guerre. Et quoi qu’il en soit, si ses tiroirs sont maintenant rangés, l’angoisse serait tellement présente malgré tout qu’un peu de coma bizarre ne serait pas malvenu. Note l’emploi du conditionnel au cas où DNLP nous écoute.

Message de Service.

Bon. La particularité de ces dpo, en ce 11DPO / J24 / IAC2 /Cycle 11 /Tentative de G3 / 44eme mois sans contraception, (tout de même), tu l’auras remarqué, c’est l’hyperfertilité des doigts de Madame Pimpin sur son clavier. Elle est obligée de se restreindre et de planifier ses articles, sinon ce serait deux par jour. C’est d’ailleurs bien la seule chose qu’elle est capable de faire à peu près bien en ce moment (avec Candy Cruche, dieu que ça bouffe le temps). Au boulot c’est motivation moyenne, niveau vie sociale pas mal de choses prévues mais très peu d’entrain, pas trop de sport (temps de chiotte), pas de pâtisserie (en cette période de galettes des rois, yeurk), même le piano passe après Candy Cruche. Reflexion faite peut-être que Madame Pimpin pense aller bien mais cache une dépression. (Je déconne).

Avec tout ça, pas eu le temps de te faire le compte rendu dpesque de ces jours qui passent assez vite. Pas eu le temps de convoquer BB et LS (m’enfin on les croisera peut-être sur la dernière ligne droite). Pas eu le temps de disséquer ses vaniuches, de se triturer le col, et ses boobs sont juste comme d’habitude sous utro : un peu plus gros et un peu douloureux.  Bref. rien de nouveau sous le soleil. C’est pas qu’elle s’en foute Madame Pimpin hein, non. Mais voilà. Il sera bien assez tôt de se lamenter en temps voulu.

C’est un coup à se ramasser un J1 sur le coin du bec et de s’exclamer « WTF ? Déjà ? »

Voilà. Tout ça pour te dire que la peur de l’échec est bien là, mais que les dpo se passent bien.

Tu peux retourner vaquer à tes occupations.

(Je déconne bis).

Check List pour une IAC à Village Sur Mer.*

*«à Village Sur Mer» : c’est-à-dire, quand la grande maison de la PMA ne vous ouvre pas ses portes parce que vous ne faites pas de FIV mais des IAC, et que le suivi médical est donc réalisé par le Gynéco de ville ou d’ailleurs, la PMA ne prêtant que son labo et les conseils de son biologiste. 

J-7 : Le J1 n’est pas encore dans la place, mais soyons réalistes et arrêtons de rêver cinq minutes, il va débarquer d’ici une semaine. Il est temps de : 

–          Zieuter l’agenda afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de déplacements au moment supposé du J1, et commencer à émettre des suppositions quand à la date présumée de J3 pour l’écho de contrôle post-IAC#N-1.
–          Vérifier les stocks de médicaments et de consommables (médicaments, aiguilles et seringues, vaniuches). Le stock de médicaments déterminera l’importance du RDV de J3. En cas de stock liquidé, se débrouiller pour obtenir une ordonnance avant J3, rapport au délai de commande de la pharmacie.
–          Vérifier la validité des pièces administratives constituant le dossier soumis au laboratoire PMA qui prépare les recueils : date du dernier spermogramme, date des sérologies, date du dernier bilan hormonal à J3, validité du 100% (m’enfin à J-7 c’est trop tard).

J1 : Bah voilà hein on s’en doutait un peu. Si c’est un samedi, ou pire un dimanche avec J3 lundi, on est dans la marde si le point de J-7 n’a pas été fait correctement. 

–          Chialer un bon coup.
–          Essayer d’obtenir un RDV le jour même si le stock de médicaments est à zéro.
–          Essayer d’obtenir un RDV à J3 si tout est RAS.
–          Se dépatouiller avec la pharmacie.
–          Voir avec l’infirmière si besoin (surtout en cas de pénurie d’aiguilles).

J3 : normalement, le stock de médicaments est OK, partons sur l’hypothèse d’une secrétaire de gynéco conciliante. 

–          RDV de contrôle post-IAC.
–          Première injection.

J4 :
–          rappeler la secrétaire pour caler les rendez-vous de suivi de stimulation ovarienne.
–          Injection.

J5 :
–          Injection

J6 :
–          Injection

J7 : début du suivi de stimulation ovarienne.
–          Température.
–          Prise de sang au labo de Village Sur Mer de bon matin.
–          Penser à imprimer les résultats et vérifier qu’ils aient été faxés à la Chouette Clinique.
–          Faire la courbe.
–          RDV gynéco.
–          En fonction de l’écho, commencer à tenter de deviner la date de l’IAC pour s’assurer des disponibilités de tout le monde (labo, gynéco, et accessoirement son conjoint et soi-même).
–          Ne pas oublier l’injection.

J8 :
–          Température.
–          Injection

J9 : deuxième RDV de suivi de stimulation ovarienne.
–          Température.
–          Prise de sang au labo de Village Sur Mer de bon matin.
–          Penser à imprimer les résultats et vérifier qu’ils aient été faxés à la Chouette Clinique.
–          Faire la courbe.
–          RDV gynéco.
–          En fonction de l’écho, commencer à tenter de deviner la date de l’IAC pour s’assurer des disponibilités de tout le monde (labo, gynéco, et accessoirement son conjoint et soi-même).
–          Ne pas oublier l’injection.

J10 : 
–          Température.
–          Injection

J11 : troisième RDV de suivi de stimulation ovarienne. 
–          Température.
–          Prise de sang au labo de Village Sur Mer de bon matin.
–          Penser à imprimer les résultats et vérifier qu’ils aient été faxés à la Chouette Clinique.
–          Faire la courbe.
–          RDV gynéco.
–          Très probablement, calage de la date de l’IAC pour J13.
–          Ne pas oublier l’injection habituelle OU la piqûre de déclenchement.

J12 :
–          Température.
–          Prise de RDV avec le labo de la Clinique PMA pour le recueil, prise de RDV avec la secrétaire du Gynéco au cabinet de la Chouette Clinique pour l’IAC.
–          Vérification des papiers du conjoint et de ses propres papiers (carte d’identité, carte vitale, 100%, copie des examens au cas où).
–          Préparer un en-cas pour le lendemain midi.
–          Poney.

J13 : jour de l’IAC.
–          Température.
–          Départ du conjoint pour le recueil à la Clinique PMA.
–          Prise de sang au labo de Village Sur Mer de bon matin.
–          Eventuellement, aller au boulot.
–          Prise de nouvelles auprès du conjt (en évitant de faire sonner son téléphone au moment où il fait sa petite affaire…)
–          Penser à imprimer les résultats de prise de sang et vérifier qu’ils aient été faxés à la Chouette Clinique.
–          Départ pour récupération du recueil à la Clinique PMA.
–          Convoyage du recueil, des ovaires et de l’utérus concernés vers la Chouette Clinique.
–          Massacre cervical et IAC.
–          Penser à récupérer l’ordonnance pour l’utrogestan (à Village sur Mer, la pds pour recherche des BHCG, on s’assoit dessus pour les IAC).
–          Retour à la maison pour grignotage de l’encas et repos d’une heure (si possible…).
–          Retourner au boulot.
–          Pharmacie (utrogestan)
–          Poney si possible (à la maison, hein).

J14 :
–          Poney.
–          Utrogestan.

J15 à J21 :
–          essayer de ne pas penser.
–          Bordel, J21, c’est aussi J-7… il faut recommencer.

Check List Pmesque.

« Déjà » 4 mois que Madame Pimpin est officiellement entrée en PMA. Jusqu’ici, bien que partageant toutes les questions existentielles qui vont avec, elle s’en sentait un peu exclue avec son clomarde et ses grossesses spontanées mais inachevées et nourrissait une sorte de complexe de l’imposteur. A présent, forte de son immense recul de quatre mois, elle est une Pmette une vraie, avec des seringues et tout et tout. Elle peut donc se permettre de parler au titre de son expérience, de donner des conseils tout ça. Alors, si tu me demandais «Madame Pimpin explique nous ce dont il faut disposer pour entreprendre sereinement une entrée en PMA», avouons que tu brûles de poser cette question, voilà la réponse sous forme de check-list.

Le staff médical qui va bien, composé de :
– Un gynéco compétent, humain de préférence mais ça, c’est pas garanti.
– Une secrétaire de gynéco disponible et gentille, qui sait ce qu’est la PMA.

– Un biologiste équipé d’un labo PMA qui communique clairement sur les formalités administratives (voir check-list IAC à venir).
– Un labo adapté pour faire les pds (adapté, comprendre : pas trop loin de la maison, mettant les résultats à disposition dans un délai décent).
(concernant ces trois derniers points, le mieux étant bien sûr de pouvoir tout faire au même endroit, mais ce n’est pas toujours possible, dans ce cas se référer au plan ci-après).
– Des mages de la médecine douce (ostéo, acu, reiki, sofro… qu’importe le flacon) pour compenser le manque d’humanité dudit gynéco.
– Une bonne mutuelle, pour payer tout ce beau monde.
– Une pharmacienne pas trop débile, dont on s’assure qu’elle nous connait en lui vouant une fidélité irréprochable.
– Le numéro de téléphone d’une infirmière à domicile. Pratique pour discuter le bout de gras et se procurer des aiguilles.

Les équipements médicaux :
– Alcool (pour désinfecter).
– Alcool (à boire).
– Seringues, aiguilles, coton ou compresses.
– Tests d’ovulation pour les mois de pause forcée.
– Tests de grossesse good quality (en PMA exit la marque Simply Marde).
– Thermomètre.
– Se faire poser des veines dignes de ce nom, qui ne claquent pas au moindre prétexte.

Le support psychologique :
– Un mari / époux / compagnon / amoureux, qui te soutient et que tu soutiens et même que vous vous aimez.
– Un blog. Je t’assure, tout ira mieux une fois que tu auras écrit.
– Des amis. Triés sur le volet. T’affoles pas pour le tri, ils se trieront eux-mêmes, va.
– Une famille, qui de préférence a fini de pondre.
– Une maman avec des gentils bras. Surtout si tu as la fâcheuse manie de faire des fausses-couches.

Des distractions :
– Un travail (faut bien payer la mutuelle, les mages de la médecine douce qui ne sont pas souvent remboursés, et les distractions) qui de préférence te permet de t’absenter si besoin (exemple à proscrire : pilote de sous-marin).
– Un ou des projets (reprise d’études, maison, voyage, hobbie, mariage, sport… là encore qu’importe le flacon).
– Une carte de crédit (alimentée) (cf «un travail») pour s’offrir tout ça ainsi que quelques récompenses bien méritées.
– Un animal de compagnie. Prends le jeune, si tu n’en as pas encore. Les vieux, c’est trop d’inquiétudes.
– De la lecture pour la salle d’attente. Ou bien la méthode «comment apprendre le japonais en 100 leçons» (je t’assure, tu auras le temps). Ou si comme Madame Pimpin, tu es à moitié abrutie quand tu te réveilles / quand tu sors du boulot : candy cruche sur ton smartphone.

De la logistique :
– Un smartphone équipé d’une batterie solide. Dans le smartphone, les numéros des labos, des secrétariats, de l’infirmière, des mages. Et candy cruche aussi. Et l’application Mes Analyses. Et l’application Ovuview. Et un agenda.
– Kleenex. Par dizaines. Dizaines de palettes, bien sur.
– Mascara waterproof (devrait être remboursé par la sécu, bordel).
– Un accès internet pour les résultats de pds.
– Deux véhicules. Qui peuvent tout aussi bien être le métro hein si tu vis dans un lieu civilisé. Mais toujours s’assurer de pouvoir rallier les différents points stratégiques en mettant le moins de temps possible (voir la carte ci-dessous pour la justification).
– un uniforme echo-endo (chaussettes, culotte décente, long pull / tunique /écharpe comme celle de Bounty).

Pour te matérialiser tout  ce trafic (et parce qu’elle avait envie de copier un peu Zapette) (mais rassure toi ça ne se reproduira pas), Madame Pimpin t’a dessiné une splendide carte :

image

Un jour normal de stimulation, Madame Pimpin doit :
– Quitter le point A pour le point B tout en faisant en sorte d’y être pour 7h15 très précisément afin de démarrer dès 7h30 (trajet : 10 minutes).
– Se rendre du point B au point C tout en faisant en sorte d’y être pour 8h00 très précisément (trajet : 30 minutes)
(tu noteras que si Madame Pimpin passe plus de zéro minutes au point B, elle arrive en retard).
– Profiter d’être au point C pour récupérer et imprimer les résultats de pds, remplir la fiche IAC et faire les courbes, passer divers coups de fil (pharmacie, secrétariats…) et se reposer un peu en faisant des beaux dessins, quand une horde de gougniafiers n’entrave pas ces respectables activités.
– Quitter le point C pour le point E tout en faisant en sorte d’avoir passé huit heures au point C (trajet 40 minutes).
– Allez du point E au point B’ en faisant en sorte d’arriver au point B’ avant 19h00. (trajet 30 minutes).
– Aller du point B’ au point A (trajet 10 minutes, sauf si, morte de fatigue, tu oublies de desserrer le frein à main – true story).

Un jour d’IAC, ça donne ça :
– Le véhicule 1 quitte le point A à 7h30 pour se rendre au point D à huit heures.
– Au même moment avec un peu de chance, le véhicule 2 se rend au point B.
– Le véhicule 1 quitte le point D à 8h30 pour se rendre au point C à 7h30 (trajet 15 minutes) (avec donc, une heure quinze de retard).
– Le véhicule 2 quitte le point B à 8h00 pour se rendre au point C à huit heures (trajet trente minutes) (avec donc trente minutes de retard).
– Le véhicule 2 quitte clandestinement (ou pas) le point C à 10h30 pour se rendre au point E à 11h00 (trajet : 30 minutes, retard : 10 minutes) sans oublier de passer par le point D (sinon vas-y faire une IAC sans récupérer le recueil), puis retourne au point A pour y rester une heure et revenir au point C (trajet total : une heure, arrivée au point C : 14h00).
– Le véhicule 1 quitte le point C pour le point A et arrive vers 18h00.
– Le véhicule 2 quitte le point C pour le point A et arrive vers 19h00.

Raviolis ?

Raviolis.

IAC2 – J15 – Brèves #4.

Madame Pimin ne saurait pas exactement dire ce qui se passe dans son utérus en ce deuxième jour post-IAC2, mais contrairement à la fois précédente, elle l’a bien sentie passer.

Déjà sur le coup, elle a bien douillé grâce à la pince à clamper le col (mais quel outil barbare). Son utérus étant retroversé depuis toujours (du moins, elle le sait depuis l’hystérosalpingographie de février 2013), il faut avouer qu’elle s’attendait déjà à rencontrer ce problème pour la première IAC, ce qui n’a pas été le cas. A se demander d’ailleurs si la première IAC a bien été réalisées dans les règles de l’art, et non pas par-dessus la jambe.

Ensuite, elle a eu mal au ventre toute la journée. Des douleurs de règles, des douleurs de col, un peu le même genre de douleurs qu’après l’hystérosalpingographie. Alors je t’arrête tout de suite, toi qui va commencer les IAC dans peu de temps et te pose déjà mille questions : un IAC ça ne fait pas aussi mal qu’une HSG, loin de là. On n’a pas à supporter la détestable mise en pression des trompes et de l’utérus et ça fait toute la différence. Seulement, cette fois-ci, l’IAC a été suivie de fortes douleurs de règles qui ont duré toute la journée. Moralité : prendre du spasfon par précaution juste avant.

En allant aux wc quelques heures après l’IAC, surprise : la vaniuche de Madame Pimpin était spottée. Tout le reste de la journée, elle a constaté de petites traces de saignements plutôt légers et plutôt anciens (sang marron). Sachant que son col saigne très facilement, Madame Pimpin ne s’est pas trop affolée d’autant que lesdits saignements ont plutôt eu tendance à se calmer dans la journée.

Après une bonne nuit de sommeil et une journée de boulot par-dessus, plus de saignements. L’usine à Poney a donc repris du service (bah quoi, faut pas qu’ils s’ennuient les Yacks Domestiques, tous seuls là dedans, sinon ils risquent de se barrer). Très mauvaise idée. Je te dis pas la tête de Monsieur Pimpin, quand après l’effort et le réconfort il s’est rendu compte que sa dulcinée pissait littéralement le sang. Du bon sang rouge et bien homogène, épais, du sang de quand tu t’es blessée, pas du spotting, pas du sang de règles. Monsieur Pimpin n’a rien en commun avec Rob Patt et le sang c’est pas trop son délire. Il était tout pâle et tout désolé. Sur le coup, pas de douleurs, c’est un peu plus tard qu’elles sont revenues (plus légères que le jour de l’IAC toutefois). Pourtant, c’était un mignon Poney Sauvage, gentil et bien élevé, pas du genre à faire mal.

Alors qu’est ce que c’est que ce bordel ? Aurait-on inséminé à Madame Pimpin des Yacks Domestiqués carnivores qui se seraient embusqués au détour de l’endomètre pour se jeter sur les Poneys Sauvages ? Ces derniers étant un peu faiblards d’origine, ils se seraient laissé massacrer dans un bain de sang ?

Est-ce juste le col de Madame Pimpin qui en a ras la casquette, qui aurait bien aimé prendre des vacances entre deux IAC et qui pour montrer son mécontentement fait la grève de la discrétion ?

Ou bien son endomètre, qui déjà n’avait rien de trop, et se met à lui faire faux bon ?

On n’en sait rien ma bonne dame. Et c’est bien embêtant, d’autant que sur ce coup là, Doctissimarde et autres Aufémidinde.com ne sont d’aucune aide : si les Octobrettes Lolilol et les Essayeuses 2013 parlent parfois de spotting ou légers saignottements, personne ne semble avoir terminé dans ces conditions. Bon, on ne va pas se mettre en panique pour si peu hein, elle a encore tout plein de sang dans ses veines Madame Pimpin. La nuit semble avoir un peu apaisé les affrontements faisant rage dans la Bande de Gazon (tu noteras mon humour de marde, c’est que je suis toujours bien vivante). Espérons que la team Yacks Domestiqués n’ait pas été trop vilaine avec la team Poney Sauvage, et qu’ils aient laissé un peu d’endomètre pour la mission «prélassons nous dans ce frifri moelleux et hospitalier».