#304.

Voilà, c’est le mot de la fin de ce blog. Un grand merci à tous ceux qui sont passés par là, à tous ceux qui suivent (ceux pour qui la migration est en cours et chaotique : je suis dessus) et pour tous ceux qui y passeront, hauts les cœurs.

Echo des 12 SA.

Les petits vont bien, en cette fin de douzième semaine d’aménorrhée. Ce n’est pas le Caméléon qui a procédé à l’échographie mais son remplaçant (Madame Pimpin a bien failli se barrer en courant quand elle s’en est aperçue) (mais elle avait déjà manqué de tomber dans les pommes dans la salle d’attente, alors bon, fallait pas prendre le risque de s’évanouir en s’enfuyant). Ledit remplaçant a uber galéré avec la machine et a sorti des clichés assez surprenants et contemporains, un bras par ci un fémur par là. Mais le principal c’était en live, de les voir se tourner, barboter, danser, de voir qu’ils allaient bien, et de voir que toutes les mesures sont parfaites, juste un tout petit peu en haut des courbes.

Les clartés nucales sont très fines et les Pimpin ont décidé de ne pas pousser plus loin le vice : ils ne feront pas la PDS de marde qui détermine le pseudo-risque d’anomalie. Ils vont faire confiance, et puis une prochaine écho dans quelques semaines, en 3D et faite par LA pro du coin sera bien plus efficace que toutes les stats du monde (Madame Pimpin t’a déjà dit qu’elle haïssait les stats et les probas ?) et puis quoi, ils les aiment déjà les Pimpin, leurs deux petits polichinelles et quoi qu’il arrive ils les aimeront toujours.

L’ectropion est toujours là, et on ne pourra rien y faire. Les nausées sont toujours là aussi, et peut-être pour encore un moment d’après le remplaçant.

Madame Pimpin a perdu 1 kilo, pour quelqu’un qui cherche à se rapprocher de la mobilité d’une moule, qui a brutalement arrêté de fumer le jour de son TG+, et qui dans le même temps a adopté un régime monomaniaque à base de barres chocolatées, on est pas mal.

Alors voilà, le cerveau de Madame Pimpin va tenter de faire comme elle avait dit : se rendre compte du chemin parcouru, savourer ce jour attendu depuis si longtemps, se décrisper un peu, et compter sur une encore petite mais déjà décelable rondeur de son ventre pour se rassurer en cas de crise.

La prochaine étape, dans une semaine, c’est le RDV pour la déclaration de grossesse (ouais on a pas tout fait le même jour on est jamais trop prudents). Par superstition elle ne parlera pas de tout ça au boulot d’ici là (même si annoncer au Chef Sympathique une grossesse gémellaire et un arrêt pour dans 8 semaines un premier avril, ça aurait été un putain de gros kiffe). En revanche, avec Monsieur Pimpin, ils ont avec plaisir partagé cette bonne nouvelle avec les proches pas encore au courant qui depuis longtemps se tiennent à leurs côté pour les épauler à travers la tourmente.

Avec tout ça Madame Pimpin n’avait pas vu ou pas voulu voir que le printemps s’était installé. Ce n’est que sur la route du retour de la clinique qu’elle a enfin réalisé que les feuilles vertes étaient là.

11SA tout pile : urgences again.

Après avoir passé une soirée de marde à ne pas oser bouger pour ne pas réveiller l’evil Ectropion, après avoir passé la nuit à se tortiller à cause des crampes qui malgré le spasfon lui faisaient super mal, après s’être réveillée avec encore des traces de saignements, mais pas de nausées, Madame Pimpin a rendu les armes. Exit le courage et la fausse zénitude, direction les urgences.

Une sage-femme reçoit Madame Pimpin dans la petite salle d’examen qu’elle commence à bien connaître, et pour la énième fois depuis l’épopée reproductive des Pimpin, elle détaille ses antécédents dont la listes s’allonge avec le temps. La sage-femme déjà très gentille se transforme en bisounours en entendant les mots PMA, fausses-couches, grossesse gémellaire. On passe à la table d’examen, l’appareil à échos manque à l’appel, mais la sage-femme rassure Madame Pimpin, l’interne fera l’écho dans une autre pièce. Soit. Introduction du spéculum et recherche du col. Elle demande à Madame Pimpin si le col est en avant, oui il l’est du moins il l’était il y a dix jours. Raté ! Il est passé en arrière, ce qui pourrait expliquer pourquoi ces crampes étaient si douloureuses, d’autant que l’utérus est rétroversé ET petit ET que Madame Pimpin n’est pas épaisse : voilà le cocktail pour en chier des ronds de chapeaux le temps que tout ça se détende. Rassurage numéro un. Puis la sage-femme, après une recherche digne des Experts à Miami, tombe nez à nez avec le suspect : un ENORME Evil Ectropion bien volumineux, bien saignotant, bien copieux. Rassurage numéro deux. L’arrêt des nausées corrrespond bien à la fin du troisième trimestre, pas d’inquiétude à avoir là dessus. Pour le reste tout est ok, col bien fermé, bien long et bien tonique. Soupir d’aise, mais le principal reste à venir.

Les Pimpin retournent dans la salle d’attente. Une fille attend avec sa mère. Elle pleure. Madame Pimpin qui sait trop ce que c’est sent ses yeux s’embuer en entendant la fille chuchoter « méthotréxate » et se remettre à pleurer. Cette fille la touche mais elle ne peut rien faire et n’est même pas sûre d’être elle-même tirée d’affaire alors tout ce qu’elle fait, c’est baisser la tête, et puis fermer son grand caquet. Monsieur Pimpin sans un mot adopte la même attitude. Ce n’est pas le cas de la dinde qui vient de les rejoindre, une pregnant bitch déjà équipée d’une petite fille à qui elle n’arrête pas de répéter qu’il y a un bébé dans le ventre de maman lolilolilol. Connasse.

L’interne arrive, c’est parti pour l’écho, abdominale only (une première qui permet à Madame Pimpin de réaliser qu’ils ont bien remonté). Ils sont là, cette fois ça dure assez longtemps pour bien les voir, et pour la première fois ils bougent, ils se tortillent même (j’ai pensé à toi Miss K). C’est dingue. L’interne a clairement l’air de penser que les Pimpin sont venus se faire une petite séance de cinoche… mais Madame Pimpin s’en balance de ce qu’il pense, il n’était pas avec elle hier soir et cette nuit, il n’a pas vu cette angoisse que l’examen gynéco a bien contribué à apaiser et il ne peut pas comprendre ce besoin viscéral d’être rassurée au moindre accroc. L’interne, il ne compte plus. Monsieur Pimpin est tout ému, les abdos de sa femme se contractent et se relâchent tous seuls, entre sanglots silencieux et rire de soulagement. Ca gêne la manoeuvre alors elle retient son souffle. Les petits sont pile dans la norme, espérons que la prochaine rencontre n’ait lieu que dans 10 jours, comme convenu, pour l’écho officielle.

10 SA + 6.

Pour ne pas faire de suspense pénible et inutile, commençons par hier soir : 10 SA + 5 jours, et deux Polichinelles mignons aux cœurs battant  entraperçus à la faveur de l’écho de contrôle express. Le Caméléon n’était pas en avance, il semblait pressé d’être en week end, peut-être partait-il au ski va savoir, en tous cas c’est allé très vite. Echo sur le ou la De Face, celui ou celle qu’on avait vu dès la première écho, ça a poussé et le coeur bat, à peine vérifié, à peine le temps de respirer une fois, hop on cherche l’autre Polichinelle, le ou la De Profil, celui ou celle qu’on avait pas vu au début, taille identique et coeur qui bat et voilà on coupe, merci bonsoir ! Autant Madame Pimpin a bien kiffé de pouvoir s’assurer de la santé de son troupeau au complet en moins d’une minute, autant elle aurait bien aimé qu’on la refasse moins stressés avec prise de mesure et photo souvenir mais bon, n’oublions pas que ces échos intermédiaires sont un luxe et que le principal est qu’ils aillent bien, alors ça va, on va pas chialer hein c’est pas le genre de la maison bordel.

Le caméléon ne s’est pas tellement ému de l’épisode des urgences, sur lequel nous reviendrons si tu veux bien un peu plus loin. Pour le prélèvement vaginal il est d’accord (merci ILGC)  mais le fera seulement la prochaine fois, c’est à dire qu’à vingt heures du soir passées, le labo est fermé, et les bactéries de Madame Pimpin sont des bactéries de type bactéries normales, si on les laisse toute la nuit à vingt quatre degrès (la Chouette Clinique est surchauffée) elles ne seront plus exploitables. Il a refait les ordonnances pour l’utro et l’acide folique. Quand elle s’était vue remettre son ordonnance pour deux mois d’utro, Madame Pimpin s’était sentie comme prise d’un immense coup de pression : putain deux mois c’est loin. On y est. Encore deux semaines de lutte pour les Polichinelles, deux semaines de prières intensives, et peut-être enfin le cerveau de Madame Pimpin pourra s’asseoir sur un banc et se dire que putain on a fait un bout de chemin. Là tout de suite, entre toi et moi, on en est encore loin.

L’écho officielle du premier trimestre était prévue pour le 24 mars, date calée par rapport à la taille de le ou la De Face le jour de la première écho. Au final, étant donné que ça risque de durer un peu longtemps, vu comme les Polichinelles sont élégamment disposés dans l’utérus de Madame Pimpin, on a recalé ça au vendredi 28. On en sera à 12 SA + 5. Ca va dans le bon sens, même si ça rallonge l’attente… Au moins les 12 SA seront bien tassées. La putain de Déclaration de Grossesse aurait lieu dans la foulée parce que bon, après cette écho il conviendrait de commencer à considérer qu’on est vraiment en cloque par ici, même si Madame Pimpin par mesure de sûreté, aurait préféré attendre d’accoucher pour être bien sûre. C’est dans deux semaines. C’est long et c’est court (comme le temps de l’amour) (avoue que tu kiffes mes références musicales pointues).

A part ça, elle a plein de choses à raconter Madame Pimpin même si elle a du mal à ouvrir WordPress ces derniers temps, par peur de se porter la poisse. Des choses en rapport avec l’oeil du cyclone, d’autres non.

Le Reiki.

C’est fini. Madame Pimpin se demandait si le Maître Reiki lui dirait un jour que le travail est fini. C’est tout de même un peu la preuve suprême pour savoir si on a affaire à quelqu’un d’honnête. Le Docteur Zinzin, lui, aurait toujours trouvé un nouveau prétexte pour planter des aiguilles dans les nichons de Madame Pimpin. A l’issue de la séance (qui tombait à pic, puisqu’elle avait lieu juste après le passage aux urgences), il s’est replongé dans ses notes, et a conclu que Madame Pimpin avait parcouru un sacré chemin depuis sa première séance. Il reste disponible en cas de coup de calgon, ou si les « désagréments » de la grossesse devenaient désagréables (à part l’hypersalivation qui commence à s’estomper, Madame Pimpin, ses symptômes, elle les garde et elle les aime, oui oui, même si elle vomit tous les jours). Alors quand elle a dit au revoir elle était un peu émue, mais contente et fière de ce chemin, aussi.

Loulou.

Les urgences, c’était le 6 mars. Le soir même, Madame Pimpin avait rendez-vous avec Riri Fifi et Loulou ses trois petits cochons neveux. Loulou (qui est une fille), la petite dernière, est née à peu près au moment où les Pimpin ont commencé les essais frénétiques en se penchant sur cette sombre histoire de période d’ovulation. Elle va bientôt rentrer à l’école tu vois un peu le trip. Loulou n’est pas la filleule de Madame Pimpin (on lui a attribué l’aîné, qu’elle adore aussi, premier nouveau né qui lui a donné envie d’être maman un jour, devenu un adorable petit garçon qui se jette dans ses bras quand il la voit) nous disions donc, Loulou n’est pas la filleule de Madame Pimpin. Mais, il a fallu qu’elle bataille un peu Madame Pimpin pour aimer Loulou d’amour, pour faire taire son coeur de connasse infertile, pour la bercer contre son cœur alors que son corps était vide. Bien sûr elle y est arrivé, et de cette bataille est né un attachement très particulier. Ce soir là, Madame Pimpin a longtemps tenue Loulou contre elle, contre ses petits louveteaux à elle. Le nez planté dans ses cheveux, elle cachait ses larmes d’émotion en lui chuchotant des secrets et de la tendresse, pendant que Loulou s’endormait en suçant son pouce, un sourire serein sur le visage.

Léa.

Et puis il y a eu le 9 mars. 9 mars 2012 et la fin de l’innocence avec la fin de cette grossesse déjà trop attendue, à presque 12SA. 9 mars 2013 et la fin programmée de la grossesse de la Petite Chose. 9 mars 2014, l’histoire s’écrit au jour le jour. Mais la vie continue. Et la vie ironique a choisi ce jour particulier pour faire naître, bien en avance, Bébé Ecureuil. Etrangement, ça n’a pas été un drame. Il y avait le souvenir de Léa. Il y avait la vie qui commençait, là-bas. Il y avait la vie peut-être aussi dedans, en double portion pour se venger du temps. Non, finalement Bébé Ecureuil est venu mettre un peu d’espoir et un peu de douceur sur cette journée de souvenir. Ce n’aurait probablement pas été le cas, du moins Madame Pimpin ne l’aurait sûrement pas vu de cette manière là si les Polichinelles n’étaient pas au creux de son ventre. Espérons que le temps lui montre qu’elle n’a pas eu tort d’accepter de laisser entrer un peu de soleil dans tout ça (oui je sais je commence sûrement à te saouler avec mes chansons de marde).

L’état des lieux.

On a presque parcouru une semaine dans le troisième mois de grossesse. C’est foufou. Par précaution plutôt que par nécessité, Madame Pimpin (terrorisée par quelques photos vues sur internet montrant des femmes enceintes de jumeaux énormes, distendues et bousillées du ventre) a commencé à s’oindre l’abdomen d’huile d’amande douce. Ce n’est peut-être pas le produit le plus efficace mais c’est celui qu’elle avait dans son placard, et il était juste hors de question d’acheter quelque chose pour la grossesse avant la fin du mois de mars. J’aime autant te dire qu’elle se sent bien conne à se masser le non-ventre, le soir venu. Mais bon, hein, ça reste bon pour la peau grossesse ou non. Les nausées sont toujours bien présentes au quotidien, les seins douloureux par intermittence. La nouveauté de la semaine c’est que l’utérus commence à faire la gueule et ça fait un peu mal. Alors la douleur, c’est pas grave. La douleur on connait et on gère, la douleur du corps quand c’est pour la bonne cause n’est rien du tout en comparaison avec la douleur de l’attente. Mais le truc, c’est que ce n’est pas spécialement rassurant de sentir des crampes dans son utérus à longueur de journée. Ceci étant il semble que ce soit normal, alors admettons.

Toi.

La semaine qui s’est écoulée, après les urgences, n’a pas été des plus sereines et Madame Pimpin tenait à te présenter ses excuses pour n’avoir pas répondu à tes commentaires sur son dernier article, elle n’a jamais trouvé l’énergie. Mais elle se doit tout de même de dire que ces commentaires là, ils lui ont mis beaucoup de baume au cœur. Et que même si elle n’ouvre pas souvent WordPress ces derniers temps, elle suit tes aventures avec attention.

Du sang. [+édit]

Du sang marron sec et poudreux au réveil. Puis après un haut le coeur nauséeux trente minutes plus tard, un caillot rouge. On file aux urgences d’ici trente minutes dès que monsieur pimpin arrive. 

Madame Pimpin n’a plus mal aux seins. Elle ne panique pas encore, se sent pour le moment plutôt lucide bien qu’elle ait déjà troqué sa vaniuche contre une serviette de FC. Elle n’ose plus bouger tant que monsieur n’est pas arrivé de sa garde.

Faites que mes petits aillent tout de même bien, pitié l’ordre des choses, fais que mars 2014 soit différent de mars 2013 et mars 2012, laisse les moi en bonne santé toute une longue vie et je ne demanderai plus rien.

Les deux petits ont bien grandi et vont très bien. Leur coeur bat comme il faut. Le saignement est a priori du à un petit ectropion du col, dans l’utérus tout va bien. On est putain de soulagés bordel. Merci l’Ordre Des Choses, merci a vous toutes pour les ondes magiques. Ce midi c’est reiki et ensuite, ben… au boulot a dit la sage femme.

Rentrer la tête.

Que c’est effrayant tout ça, passé l’excitation de la nouvelle. Pas qu’il y en ait deux, non, ça c’est juste une bénédiction. Mais la nouvelle a tellement bouleversé les Pimpin qu’elle a momentanément inhibé leur réflexe de retenue et ils n’ont pas pu s’empêcher l’espace de quelques heures de rêver à cet avenir qui se proposait d’exister. Aujourd’hui le réflexe est revenu bien sûr. Mais ce qu’ils ont vu, ils ne peuvent plus l’oublier. Et ça rend les jours qui passent terriblement effrayants.

On est à 8SA+4. On est entré dans l’oeil du cyclone, entre 8 et 12 SA, le cyclone qui vole, qui casse, qui détruit et qui terrifie. Dans le corps de Madame Pimpin, des choses se passent toujours manifestement, mais elles sont différentes des précédentes semaines.

Avant-hier, elle a dit à sa généraliste qu’il y en avait deux. Ensuite à la pharmacie, elle a dit à la pharmacienne que cette fois elle n’avait pas besoin de seringues. La pharmacienne a croisé les doigts. Et le soir même, Madame Pimpin s’est dit qu’elle aurait peut-être juste dû la boucler. Se taire et rentrer la tête en attendant que le cyclone passe au lieu d’être présomptueuse.

Pendant la nuit, elle a senti son utérus se contracter, c’était seulement une fois mais ça lui a fait si peur. Il y a eu des douleurs de règles aussi. Alors c’est sûr à un moment donné il va falloir faire de la place là dedans, ça fait peut-être un peu mal rapport à l’utérus rétroversé. Google a dit que ce n’était pas inquiétant. Mais ça fait si peur.

Et puis il y a eu des pertes blanches un peu liquides (ah ça te manquait mes histoires de fond de culotte, avoue !) alors Madame Pimpin s’est dit marde, mon liquide amniotique se barre. Mais là encore Google a dit : pas de panique, c’est normal.

Et puis aujourd’hui, même si le dégoût des odeurs est toujours là les nausées sont moins fortes, la poitrine peut-être un peu moins douloureuse, ça aussi il paraît que ça arrive, Google a dit que passé 8 ou 9 SA les BHCG diminuent et que de toutes manières les symptômes ça veut rien dire.

Mais bon. Ca, plus l’oeil du cyclone, c’est pas rassurant.

Alors Madame Pimpin regarde les photos de ses deux petits Polichinelles et comme elle ne peut rien faire d’autre pour eux, elle rentre la tête et elle prie à sa façon de païenne pour que l’Ordre des Choses ne lui reprenne pas le joli cadeau qu’elle a reçu.

Dis, toi la Pmette pour qui ça a fini par marcher après une ou plusieurs fausses-couches, tu as fait combien d’échos pendant le premier trimestre ? (ça c’est pour que Madame Pimpin culpabilise moins si elle n’en peut plus au cours des deux prochaines semaines et se démerde pour obtenir une écho clandestine).

[écho] [écho]

On ne peut pas dire que la semaine de Madame Pimpin se soit déroulée dans la sérénité à mesure que la date de l’écho approchait. Ce matin, comme pour aller à la guerre, elle s’est préparée minutieusement : jambes clean, sous-vêtements décents, retrait du vernis sur les ongles de pieds au cas où elle doive passer au bloc dans la foulée, puis elle a lorgné le flacon de bétadine et s’est dit que tout de même ce serait ridicule. D’autant qu’il fallait d’abord se farcir la matinée de cours. Ca te donne un bref aperçu de la sérénité avec laquelle Madame Pimpin vit tout ça.

Arrivée en cours, il a fallu assurer un minimum de concentration apparente et supporter la longueur des minutes. A 11h30 Madame Pimpin n’en pouvait plus, l’adrénaline l’assiégeant totalement (tu sais comme si tu étais sur une montagne russe alors que tu bouges même pas), avec les dents du fond qui baignaient pour couronner le tout. A 12h30 enfin le top départ, l’heure de dévaler l’escalier comme un seul homme et de rejoindre Monsieur Pimpin qui faisait déjà le pied de grue devant le bureau du Caméléon.

Petite demi-heure d’attente la boule au ventre. Puis le Caméléon vient chercher les Pimpin et dans le doute, les félicite à nouveau (c’est qu’il doit être contente ma parole). On passe rapidement à la salle d’écho. Madame Pimpin fixe l’un des boutons de la machine, elle ne veut pas regarder l’écran, trop peur. Elle voit que l’écran s’allume, du coin de l’oeil. Elle ne peut pas s’empêcher, elle jette un demi-regard. Et elle le voit son bébé, elle voit qu’il a grandi alors elle est un peu rassurée et regarde avec les deux yeux en guettant le coeur mais elle n’y connait rien alors elle ne sait pas.

Le Caméléon farfouille là dedans. Madame Pimpin regarde toujours l’écran en attendant l’interprétation. Il s’éclaircit la voix.

Alors on avait dit qu’il y en avait deux, hein.

Et à l’écran apparaît une deuxième forme.

OMG.

Hem c’est à dire qu’on avait dit qu’il y en avait un ?!

Eh bien il y en a deux.

Et ils vont bien ?

On va écouter ça.

Monsieur Pimpin, l’air incrédule, entre dans la petite salle d’écho avant que le Caméléon chamboulé ne pense à l’appeler.

Et ce n’est donc pas une seule fois mais deux fois que les Pimpin, presque quatre ans après avoir jeté la fucking dernière pilule, auront enfin eu la permission d’écouter ce bruit, cet écho de vie qui résonne aujourd’hui en double.

Bon le récit est peut-être un peu confus. Mais cette image… elle était bien réelle : il y a deux bébés et ils vont bien, ils font la taille réglementaire pour 7SA+6 (16 et 17 mm) et c’est juste un truc de fou.

Alors après ça je ne te raconte pas l’état dans lequel la mère Pimpin est retournée en cours (oui parce qu’elle est retournée en cours en mode Iron Man tout de même, juste après ça) et comme il lui était difficile de dissimuler son sourire.

Le Caméléon quant à lui était tout soufflé, et n’a probablement que rarement vu dans sa carrière un couple réagir aussi sereinement à l’annonce d’une grossesse gémellaire suite à une annonce de grossesse simple deux semaines plus tôt, faut dire que depuis le temps, ils ont pu se la poser la question des jumeaux, les Pimpin.

Alors voilà. aujourd’hui, c’est la joie. Il y a plus de risques et on est toujours pas rendus au bout du chemin, il va falloir continuer à serrer les dents en croisant les doigts pour que ça passe, c’est sûr. Mais aujourd’hui, c’est une sacrément bonne nouvelle, et c’est une sacrément belle journée pour les Pimpin, quoi que puissent réserver les prochaines.

Aujourd’hui, c’est bien.

Puis il y en a une qui va pouvoir ouvrir son cabinet de voyante parce que sur ce coup là elle a fait fort (n’est-ce pas Marie-Eve ?)

La rentrée d’un côté, les rêves de l’autre.

Ou bien les cauchemars. Madame Pimpin a fait un rêve bien flippant cette nuit (alors en préambule il convient d’avertir que cet article n’a ni queue ni tête mais bordel, faut évacuer les émotions) (dans cet article, Madame Pimpin renonce également à sa pudeur et à sa dignité – enfin, ce sont des attributs qu’elle a laissé il y a bien longtemps sur la table d’auscultation le jour de son HSG).

Donc, dans son rêve, ou plutôt dans son cauchemar, elle allait aux WC (dédicace Biquette). Tout à coup elle se rendait compte que ses poils du frifi étaient devenus aussi longs que des cheveux de princesse. Mais des super longs cheveux, avec des anglaise, bouclés, soyeux (rigole pas ça sera peut-être fashion dans vingt ans) genre une coiffure de mariée des années 80, là -dedans. Et figure toi que ce n’est pas très pratique des anglaises dans le frifri, pour aller aux WC. Pour s’essuyer, Madame Pimpin était donc obligée de préalablement écarter les mèches de cheveux de la cuvette, occupation peu ragoutante.

Et puis elle parvenait enfin à atteindre la cible munie de son papier toilette. Qu’elle ressortait, je te le donne en mille, maculé de sang (pas de symptômes pendant quelques heures hier, voilà le résultat). Le rêve trop LOL quand tu ne penses précisément qu’à ça toute la sainte journée. Dans son rêve, tout le monde était bourré. Elle sortait donc de l’endroit où elle se trouvait (manifestement les chiottes d’un bar sordide) et se rendait sur le parking, là où l’attendait son bus (dans ce rêve, la PimpinMobile était devenue un bus rétro bleu marine, un peu genre car de CRS des années 60 quand j’y pense). Dans le bus se trouvait Madame Trop Belle, une super chouette copine de Grande Ville dont elle ne t’a pas encore parlé tellement elle serait intarissable à son sujet, tellement elle l’aime et tellement elle l’admire. Bon, même dans le rêve elle était surprise de trouver là Madame Trop Belle, rapport au fait qu’en vrai elle la voit à peine une fois par an. Madame Trop Belle n’était pas bourrée, et elle conduisait Madame Pimpin aux urgences. Sur place, une écho révélait que la situation n’était finalement pas si inquiétante a priori, et sur ces entrefaites elle s’est réveillé sans avoir le temps de plus profiter de la présence de son amie.

Voilà pour le rêve.

Ce matin, c’était la rentrée. Madame Pimpin, stressée et traumatisée par son rêve chelou, n’a pas très bien dormi et s’est réveillée avant le réveil. Elle s’est levée, et s’est précipitée comme un seul homme sous la douche avec une seule idée en tête : en finir avec sa capillarité du frifri. C’est pas que ce soit non plus la friche industrielle dans ce coin là, hein, n’allons pas colporter des ragots invérifiables. Mais bon, ce n’était pas la préoccupation première on va dire, le poney étant soumis à une interdiction de s’approcher à moins d’un mètre du frifri sous peine de low kick, parce que merci bien mais Madame Pimpin n’a pas envie de tenter le diable et n’a pas la tête à la gaudriole. Il y avait donc un peu de boulot, mais dieu merci comme Madame Pimpin a le poil souple elle peut se permettre d’attaquer au rasoir, même pas peur. Et BIM dans ta face, les anglaises, en trois minutes c’était réglé. Ou comment conjurer le fucking rêve de marde.

Puis Madame Pimpin s’est rendue en cours. Au cours de son discours d’accueil, le Directeur de la Chouette Ecole s’est montré très sympathique, et à moment il a abordé les cas pouvant conduire à suspendre provisoirement la formation. Il a cité les changements professionnels ou les changements dans la vie privée, les difficultés passagères et… les passagers clandestins. Il a précisé que c’était déjà arrivé et que dans ces cas là, pas de panique, on trouve des solutions, on suspend et on reprend tranquillement l’année suivante, une fois la situation stabilisée ou le bébé bien intégré. Je ne raconte pas comme Madame Pimpin s’est sentie bizarre à cette annonce. Entre « ma pauvre fille, attends un peu avant de t’imaginer que ça parle de toi » (revoilà Lisbeth) et « Uuuuh, trop bien une école où on a le droit de faire un bébé ! » (Britney bonsoir). Et puis, vvvvt vvvvvt, le téléphone vibre. Un sms d’encouragement de… Madame Trop Belle… Bordel ça va pas quand même être un rêve prémonitoire alors ?

Et il y a eu la pause. 5 minutes, la pause.

Et Madame Pimpin est allée au toilettes. Deux chiottes, 10 nanas.

Pas de longues mèches de cheveux mais une légère trace de sang. Les larmes étaient déjà là, et une grognasse venait déjà d’actionner la poignée du WC.

Respire à fond, et rechecke c’est pas le moment de chialer. Petit mouchoir blanc, tamponnage. Sa mère la p*te, pas de sang dans la cible… Mais une petite trace au tamponnage latéral. Cette quiche de Madame Pimpin s’est juste microcoupé son frifri ce matin quand elle en décousait avec son rasoir à anglaises. Nan mais sérieusement. Faut quand même être sacrément CON pour aller se MICROCOUPER LA CHATTE dans une période pareille. V’là le coup de pression.

Traumatisée par tout ça, Madame Pimpin s’est presque jetée sur la prof qui assurera le cours de samedi pour la prévenir qu’en raison d’un RDV médical impossible à décaler samedi midi, elle sera probablement en retard, voire même ne pourra pas revenir l’après-midi. Cette mauvaise expérience a clairement démontré que cette fois Madame Pimpin ne serait pas capable de constater un problème à l’écho et retourner vaquer à ses occupations comme une âme en peine. Elle n’aurait plus la force.

A part ça l’école est vraiment chouette et prometteuse, et les cours ont démarré sur les chapeaux de roue… C’est parti !

En Vrac #22.

Le retour à la Grande Boîte.

Honnêtement, Madame Pimpin ne pensait pas survivre. Après avoir passé une semaine complète à dormir onze heures par nuit plus une heure le matin, plus deux heures l’après-midi, et ce jusqu’à hier soir, c’était pas gagné pour se lever à 7h, rattraper les quelques 300 mails en retard, se remettre à jour tout en enchaînant les réunions, mais finalement ça l’a fait. Et ça l’a fait sans incident majeur j’entends. Madame Pimpin ne s’est pas mise à pisser le sang, les symptômes n’ont pas disparu, la journée ne s’est pas terminée aux urgences contrairement à ce qu’elle imaginait craignait.

La rentrée scolaire.

Après-demain, Madame Pimpin, équipée de son beau cartable tout neuf (nan je déconne hein) posera ses délicates fesses sur les bancs de l’amphi dans la chouette école qui sera la sienne pour deux ans. Alors forcément ça ne plait pas au Chef Sympathique. Mais alors… Je ne te raconte même pas sa tronche quand il a découvert que les samedis de cours seraient récupérés via des journées de congé. Désolée mon poto c’est juste les conventions collectives, histoire que ces faignasses de salariés puissent se maintenir à leur rythme de parasite avec un nombre d’heures maximum par semaine. Nan parce qu’entre toi et moi, Chef Sympathique, tu crois quand même pas que si j’avais voulu me farcir le diplôme en mode Survie, j’aurais attendu sept ans et d’être en cloque peut-être on a dit on se projette pas pour qu’il soit pris en charge par la Grande Boîte hein ? Tu te doutes quand même bien que j’aurais tapé dans la butte bien avant, nan ? Bon. Madame Pimpin est contente qu’il ait kiffé la petite surprise. Ca promet d’être fun si un jour elle a la chance de lui annoncer qu’elle a un polichinelle dans le tiroir.

Les (autres) femmes enceintes.

C’est très dur à supporter. Et ce n’est carrément pas moins dur qu’avant d’avoir fait virer ce TG+. Il y a les femmes enceintes depuis l’été dernier, Madame Écureuil et Madame Chaton. Madame Pimpin ne veut pas les voir. Elles vont démouler en mars. Mars, anniversaire des fausses couches. Mars, date prévue pour l’écho des 12SA si l’Ordre des Choses permet d’aller jusque là. Donc ça fait chier, les femmes enceintes de cet été, d’autant que les Chatons se font de plus en plus persistants dans l’idée de se faire une petite bouffe avant le démoulage (genre quoi, on va tous mourir ensuite ?) et appellent les Pimpin environ toutes les semaines pour les inviter à ripailler. Tu pense qu’elle en a fort envie Madame Pimpin, d’aller non-ripailler et risquer de se faire griller chez une 34SA, LOL quoi. Madame Ecureuil se tient un peu plus tranquille car elle doit penser qu’IAC2, dont elle ne connaissait pas la date précise, aura lamentablement échoué. Alors par pudeur elle se tient à distance, thank you god, thank you life, thank you Los Angeles*.

* inspiré du discours de Marion Cotillard à LA pour son rôle dans La Môme.

Il y a Madame Cigogne, celle qui s’appelle R. dans cet article. Celle qui en est à deux mois de grossesse, celle qui était stérile et qui n’a pas fait exprès d’être enceinte et trouve ça dur dur les prises de sang mensuelles (au nombre de deux, donc). Eux, ils vivent normalement. Elle ne reste pas enfermée chez elle une semaine entière enroulée dans une couverture à claquer des dents de peur de bouger et de perdre le bébé. Ils vont à des concerts. Ils vont au resto, ils vivent. Ils sont heureux. Et comme ils sont heureux ils veulent que tout le monde le voit. Alors comme témoins de ce bonheur, ils se sont dit « oh tiens, faisons appel à ces chers Pimpin, invitons les à ripailler ». Bah nan. Foutez moi la paix.

Tu me diras, c’est un peu ce que Madame Pimpin à envie de répondre à tout le monde (« bah nan, foutez moi la paix ») (faut suivre un peu). Même à Madame Zébulon sa BFF, qui depuis trois jours essaie de la joindre, elle voudrait répondre d’aller au diable. Le Caméléon a écrit sur un post-it « DDG le 4 avril » et il a donné le post-it à Madame Pimpin. Et d’ici là Madame Pimpin, elle voudrait rentrer dans le ventre de la terre, ou dans le ventre de sa mère, pour que son ventre à elle et ce qu’il contient peut-être soient à l’abri de tout. Maaaais bon ce n’est pas possible.

Le problème avec ces femmes enceintes, c’est qu’elles vont toutes continuer tranquilou leurs grossesses, comme des fleurs, sans épée de Damoclès au dessus de leurs jolies têtes. Et si une seule doit encore se manger une porte, ce sera Madame Pimpin. Et elle redoute tant d’avoir à les regarder continuer leur route, sans affolement, si pour la quatrième fois il fallait remettre les pieds dans les starting blocks.

Va y avoir du sport.

Madame Pimpin te disait l’autre jour qu’elle avait décidé de caler l’écho de la huitième SA à la toute fin de la semaine histoire d’en avoir fini avec ses obligations et d’avoir le week end pour se reposer de ce qu’elle aura constaté. Elle avait donc fixé la chose pour samedi 12h30, armée de Monsieur Pimpin. Ah Ah Ah la blague. A se demander si son cerveau n’a pas carrément fondu. Parce que ça, c’était sans compter que le planning de la chouette école, il prévoir d’avoir cours aussi le samedi après-midi (nan mais Madame Pimpin, va pas me dire que tu ne le savais pas). Il va donc falloir samedi qu’elle quitte le cours dix minutes avant la fin, le matin. Pour se ruer chez le Caméléon et y rejoindre Monsieur Pimpin. Attendre probablement deux plombes, que Môsieur le Caméléon purge son retard. Et puis nature peinture, vivre le moment le plus angoissant de toute l’histoire #2. Pour retourner en cours dans la foulée et quoi qu’il arrive, en retard d’une bonne heure. Le tout, lors de sa première semaine de cours. Tadââââ.

Topo de 7SA +1 (lecture facultative hein).

7SA +1 en ce lundi post-grippe (un muscle intercostal déchiré à force de tousser tout de même, belle perf’ nan ?) (ça fait mal) (si quelqu’un ou quelque chose a survécu à ces quintes de toux ahurissantes, respect). Les boobs sont toujours douloureux, plus ou moins, mais parfois ça fait très mal. L’appétit est réduit à néant, après plusieurs jours de fascination pour le gras (crêpes complètes, burgers, pizza aux huit fromages et compagnie) il y a une dizaine de jours, c’en est fini. Madame Pimpin ne tolère que les fruits, les viandes maigres, les cuissons sèches, les légumineuses et les yaourts (et les barquettes de Lu à la fraise également, et le jus de pomme). Elle a des nausées aussi. Toute la journée, suffit qu’elle croise une odeur dégueu (au top du top : café et / ou clope, plutôt commode pour une ancienne fumeuse) pour que les hauts-le-coeur surviennent. Surtout quand elle a l’estomac vide. Et des fois elle vomit. Samedi dernier le soir de la première écho, trois pauses obligatoires sur un trajet de 6km sous peine de repeindre la bagnole (heureusement qu’à Village Sur Mer on n’a pas de métro, j’te le dis). Et ce matin, hop un petit coup de bile au p’tit dèj. C’est dégueulasse hein. Pourtant c’est bien la seule chose en ce moment qui donne le sourire à Madame Pimpin. Voilà à quoi on en est réduit après cette fucking PMA et après ce fucking acharnement de DNLP : kiffer de vomir sa bile à 7 heures du matin. Et puis son dernier symptôme c’est que toutes les cinq minutes, les larmes lui montent aux yeux. Et elle devient hyper sentimentale et hyper lyrique. Du style à entendre quelques petits rires étouffés dans l’assemblée en réunion quand elle défend un sous-traitant outsider avec panache, verve, passion et émotion.

Elle n’avait jamais eu tout ça, avant, Madame Pimpin. Avec G1 et G2 elle cumulait 20SA ou 16SG, et là avec ses 7 petites SA +1, elle a genre mille fois plus de symptômes. Alors on sait tous très bien que ça ne veut rien dire et que ça ne prouve pas qu’elle a des raisons d’être rassurée. Ca ne veut pas dire que samedi, elle pourra retourner en cours sans cacher ses larmes d’un poing rageur, en mode pilote automatique. Ca ne veut rien dire du tout. Mais curieusement, connement, presque, ça lui donne envie d’être un tout petit peu tranquille pendant une minute. Là. Juste soixante secondes de répit. Pfiou. Ca va mieux. Mais c’est déjà reparti.

6SA+3.

Ça continue, et c’est toujours avec étonnement que Madame Pimpin se réveille le matin en se disant que ça continue pour le moment. Enfin, ça continue, de ce qu’elle en ressent hein. En vrai de vrai on le saura seulement dans 10 dodos.

Madame Pimpin n’est pas super bavarde en ce moment, tu te doutes bien pourquoi. Déjà elle a été super malade (bon ça tu n’es pas supposé t’en douter on est bien d’accord) ce qui lui a valu de passer son temps à dormir, tousser et prendre du Doliprane, puis de perdre sa voix. Elle est donc allée voir le Docteur Chouette, sa généraliste, qui l’a arrêtée tout la semaine vu « les circonstances », craignant que ça ne tourne à la grippe carabinée. Exit, donc, le vilain déplacement à Grande Ville. Exit aussi le concert d’IAM, mais crève ou pas crève, vu les antécédents de la mère Pimpin ça n’aurait peut-être pas été le summum de l’intelligence d’aller danser le mia pendant trois heures dans une douce fumée d’herbe (ne nous leurrons pas, la jeunesse de Village Sur Mer fume elle aussi du choucoutoum ce n’est pas le luxe exclusif des Vraies Villes…). Bref, c’est le meilleur pote du Petit Frère qui se frotte les mains, s’étant vu attribuer le précieux sésame.

A part ça il y a deux raisons fondamentales à son absence de déballage bloguesque.

La première c’est qu’elle a peur. C’est que chaque mot couché ici ou ailleurs devient une preuve, un souvenir, de la matière. Et si elle est très heureuse de ce qui lui arrive elle a surtout peur qu’on le lui vole brutalement. Elle sait trop bien ce qui arrive ensuite. Elle a peur et sans cette peur, elle se serait peut-être transformée en espèce d’octobrette 2014 à t’agrémenter de stupides lolilol, hihihi, la vie est trop géniale, et autres niaiseries. Mais il n’y a pas que la peur.

Il y a aussi qu’elle sait ce que c’est d’être de chacun des 3 côtés de cette barrière. Du côté de celles qui attendent et regardent passer les trains. Du côté de celles qui viennent de perdre l’espoir qu’elles portaient et regardent les autres continuer la larme à l’oeil, et c’est ça le plus terrible. Du côté de celles qui ont de la chance mais savent qu’il faut marcher sur des oeufs. Alors, il n’est pas question ici de jouer la rabat-joie vis à vis de celles qui peuvent passer facilement du côté « j’attends mon tour » au côté « ça y est c’est la fête », il est juste question de dire qu’elle, elle ne peut pas et qu’elle ne veut pas le faire ni s’associer à ce genre de choses.

Alors voilà. Cette semaine Madame Pimpin se repose et elle en a bien besoin entre remise sur pieds, fatigue et nausées certes encourageantes et un peu rassurantes. La semaine prochaine elle commence les cours, en espérant que cette nouveauté fasse vite passer les jours jusqu’à samedi midi… Parce qu’elle a si peur Madame Pimpin, qu’elle a pris un RDV avec le Caméléon à la toute fin de sa semaine histoire d’avoir du temps ensuite. Elle a aussi calé un point avec le Maître Reiki pas trop longtemps après.

Le fait que ce début de grossesse se produise exactement au même moment que les deux premiers n’est pas pour aider à se sentir super euphorique…Madame Pimpin en a parlé au Maître Reiki qui ne lui a pas été d’un grand secours (la séance n’était pas terrible, et le lendemain Madame Pimpin a rêvé qu’elle perdait la moitié d’une dent et se trimballait tout le reste du rêve avec son bout de dent dans la main en attendant que le dentiste la lui répare… pas glop). Les dates difficiles foisonnent en ce début d’année. Heureusement la providence incarnée par Miss 28JEDB et cet article qui parle de Cé est venue rappeler qu’une date difficile une année peut correspondre à une date plus heureuse l’année qui suit. Alors elle s’accroche à cette notion là et parvient à rester un peu zen.

Pour finir sur une note un peu mystique mais plus joyeuse, Madame Pimpin a été très surprise ces derniers temps par un certain nombre de coïncidences.

Un sms reçu de Madame OPK sa copine IRL (pas du tout au courant du TG+ qui est gardé secret), la veille de l’écho, qui lui disait qu’elle pensait tout particulièrement à eux ce soir là, sans savoir pourquoi, et qu’elle allumait une bougie spéciale pour qu’un jour enfin, un enfant puisse connaître la chance d’avoir les Pimpin comme parents (bordal je chiale encore en écrivant ça).

La Soeur de Madame Pimpin, qui la semaine précédent le TG+ a rêvé que ce serait +, et qui a ensuite harcelé la mère de Madame Pimpin pour en savoir plus.

Le Chouette Pote qui vit à 12000 kilomètres, qui a réussi parmi le bon millier de photos de Madame Pimpin sur Fesse de Bouc à exhumer il y a deux jours l’une des seules photos publiées de Madame Pimpin enceinte et radieuse il y a deux ans à la même époque. Presque personne ne sait qu’elle est enceinte sur cette photo. Mais le Chouette Pote a écrit un gentil commentaire sur cette photo, et depuis la plupart des amis de Madame Pimpin on fait de même… Et franchement vu de sa fenêtre ça fait super bizarre, que soudainement tout le monde s’intéresse à cette photo.

Et puis maintenant le rêve de Mrs F, un truc de fou.

Alors Madame Pimpin espère que tout ça, ce sont de bons signe, et elle espère que ça continue pour de vrai. Et elle s’appuie un peu sur tout ça pour continuer le chemin.